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It's not what you think // Gabriel  Xqe6a9 It's not what you think // Gabriel  Img-224909knfqf It's not what you think // Gabriel  Ffd2bq
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 It's not what you think // Gabriel

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Deven J. Holloway

Deven J. Holloway

It's not what you think // Gabriel  Hihi
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It's not what you think // Gabriel  _
MessageSujet: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeDim 22 Aoû - 15:59

THERE IS A LOT OF THINGS THAT ARE UNEXPLICABLE

It's not what you think // Gabriel  GD

    « They can’t have me.»


    Tout semblait laisser croire qu’on était fichus, elle comme moi. Allongé à même le sol et assené de coups je peinais à me relever. Je n’avais absolument aucune idée d’où pouvait être Samaël, il y’avait beaucoup trop de monde autour de moi pour pouvoir observer tranquillement. J’entendais déjà les aides-soignants et médecins arriver. Un nouveau coup, j’eus juste le temps de me protéger légèrement le visage avant de voir un pied me heurter violemment le nez. Le sang commençait à couler. En guise de réponse, j’émettais un drôle de grognement et me tenais le nez. Le coup m’avait un peu plus sonné, mais je cherchais tout de même à me relever. Je me redressais à peine quand trois matons vinrent me maintenir, attendant que deux autres ne tardent à venir accompagnés de menottes. Je n’étais pas d’accord, il était hors de question que je paye le prix d’une erreur qui n’était pas la mienne. Du moins je croyais dur comme fer à cette idée là. Ce n’était pas ma faute. J’aperçus celle que je considérais comme « la fautive » s’écrouler sur le sol. Ils l’avaient eu. Bien fait pour elle. Cependant, si je ne faisais rien, je risquais de subir le même sort, voir pire. Je venais juste de provoquer une pagaille générale et j’osais encore espérer que j’allais me sortir indemne de cette histoire ? Je rêvais tout debout. « Fichez moi la paix, je n’ai rien fais ! ». Personne n’avait l’air décidé à me répondre. Ce n’est que lorsque je vis la seringue et les menottes qu’une nouvelle force semblait jaillir de mon corps. Je me basculais en arrière pour faire perdre l’équilibre aux deux matons en espérant heurter le visage de l’un des deux. Bingo. Sans réfléchir et avec énormément de mal, je réussissais à me faufiler un passage entre toutes ces personnes présentes pour moi. Oh, d’autres essayèrent de me faire tomber une nouvelle fois, sans succès, je les envoyais valser dans le décor ou contre l’un des leur. Courir. C’est tout ce qu’il me restait à faire à présent. Je n’irai pas très loin, j’en étais définitivement conscient mais je voulais tout de même essayer.

    Vous savez, cette force de caractère qui vous pousse toujours à aller plus loin ? Elle est à l’action en ce moment même, vous forçant à ne pas vous arrêter. Alors vous courrez. Vous êtes essoufflé et commencez à ressentir la fatigue. L’abandon est à votre portée mais vous lui riez au nez. Vous ne voulez pas. Un point c’est tout. Un bruit sec retentît. Vous ne vous étiez pas attendu à ça.

    Je suis allongé sur un lit de l’infirmerie. J’ouvre à peine les yeux. Une douleur lancinante descend de mon cou jusqu’au creux de mon épaule encore ankylosée. Et je ne comprends pas ce qui s’est passé. Mon bras droit ainsi que mon épaule sont emballés dans une espèce de foulard. Ma main gauche, elle, est fermement menottée au lit. Le sang qui coulait de mon nez s’est arrêté mais celui-ci me fait tout de même souffrir. Je respire difficilement, ils ont dû utiliser un fort anesthésiant. J’observe le plafond puis la pièce autour de moi. Tout est flou, indistinct. Je me réveille à peine et tente désespérément de me rappeler ce qu’il avait bien pu se passer là bas. En bas. Dans le jardin. Je me rappelle la course poursuite, les coups de Samaël et ceux des matons. Je me rappelle sa chute puis mon échappatoire. Oui, c’est ça. J’étais entrain de courir pour m’échapper et regagner moi-même le Bloc C. Ou pas. Dans tous les cas je courais à une vitesse phénoménale, presque irréelle. Néanmoins, il y’a un détail qui ne colle pas. Aucun maton ou aide-soignant ne courait derrière moi. Personne. Ils me laissaient filer. Pourquoi ? J’essaye en vain de me rappeler mais l’anesthésiant utilisé me donne la nausée. Je tente de bouger mais n’y parvient pas. Trop faible. Complètement sédaté. Je fais un effort et revoit la pagaille dans le jardin. Les patients tranquilles qui se ruent vers le bâtiment principal, comme apeurés. Puis, voilà que j’étais presque arrivé aux abords de mon bâtiment, seulement…De ce que je me souviens, je n’y suis jamais arrivé. J’ouvre un peu plus les yeux, j’aperçois la silhouette d’une infirmière au loin et d’un maton. Celui qui m’a cogné. Celui qui est toujours là pour me rabaisser ou me faire chier. Je grimace de douleur et laisse échapper un son. Je ne saurais vous le définir. Il est léger et étouffé. A en juger par le regard de l’infirmière, je ne dois pas être très beau à voir. La panique s’installe progressivement, même si celle-ci ne sera pas nocive suite aux médicaments. Je prends petit à petit conscience de mon état et de ce qui s’est réellement passé en bas. Je me rappelle un bruit sourd puis une soudaine douleur à l’épaule. L’odeur du sang qui s’était installé puis mon corps qui, sans réfléchir, s’effondre sur le sol, comme pour se protéger. Après le bruit je me rappelle m’être maintenu l’épaule. Lorsque ma main s’était détachée de celle-ci, elle était couverte de sang. Je ne comprenais pas. Le bruit sec n’était pas anodin. Mon maton s’était servi de son arme. Ça y’est, je me souviens. J’avais les yeux écarquillés, n’y croyant pas. Il m’avait tiré dessus. La seule réponse qu’il avait eu c’était mon corps s’effondrant sur le sol et un cri perçant. Je me rappelle difficilement des visages qui arrivèrent au dessus de moi. Il y’avait des blouses blanches et quelques matons. Je grognais et pestais contre eux entre deux grimaces de douleur. Puis je me souviens un drôle de liquide qui parcourt mes veines. Quelques paroles : « Je…Laissez-moi…tran… ». Alors ce fut le néant.

    Je tente de me redresser mais retombe aussitôt sur mon lit d’infortune. Je suis comme dans un état second mais me souviens de tout. Je grogne une nouvelle fois de douleur et voit une infirmière arriver. Je penche la tête et l’observe. Pas un sourire de sa part. Pas un sourire de ma part. Alors c’est un nouveau liquide puis de nouvelles paroles qui viennent combler le lourd silence qui règne dans la salle. « Vous devez vous reposer. ». J’ai à peine le temps de comprendre ses paroles que déjà, le néant revient.


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Gabriel I. McMahon

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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeDim 22 Aoû - 21:25


« i can't believe it. »


    « Gabriel, il y a un de tes patients à l'infirmerie. J'ai pensé que tu voudrais peut-être aller le voir. ». La voix grave de la femme présente à l'entrée du cabinet de psychologie surprit Gabriel. Cette dernière avait des yeux ronds comme des billes, et semblait ne pas avoir compris ce que sa collègue lui avait dit. Elle était dans la lune, encore une fois. Les yeux rivés à la fenêtre, vides d'expression, et une cigarette entre les lèvres. Elle pensait aux derniers jours qu'elle avait passés ici, les rencontres et les confidences qu'elle avait recueillies. Finalement, psychologue n'était pas un métier facile. Entendre la souffrance des gens, sans être capable d'y remédier...c'était beaucoup plus dur qu'elle l'avait pensé à ses débuts. Mais elle n'allait pas se plaindre, elle l'avait voulu. C'était sa vocation, de pouvoir aider les gens. Aider comme on l'avait aidé, même si les traces d'un lourd passé ne s'effacent jamais totalement. Gabriel le savait mieux que personne; en plus d'avoir les souvenirs au fond d'elle, elle avait des marques gravés sur les bras et dans le dos. De quoi ne jamais oublier. Le temps d'une seconde, elle ferma les yeux et écrasa sa cigarette, pour reporter son attention sur sa collègue. « Pardon ? Je suis désolée, j'étais un peu dans les nuages, je n'ai pas écouté. Qu'est ce qu'il se passe à l'infirmerie ? ». La moue dépitée de sa collègue en disait long sur son humeur. C'était une femme beaucoup plus vieille qu'elle, ronde et pas très grande. Elle avait toujours les joues rouges, ce qui amusait énormément Gabriel. L'infirmière soupira avant de reprendre. « Je viens de te dire qu'un de tes patients était à l'infirmerie. Me demande pas lequel, je retiens pas leur prénom. ». Gabriel savait que derrière son air bourru ou je-m'en-foutisme, sa collègue était attentionnée. Elle passait souvent lui rendre visite pour savoir si tout aller bien, si elle ne manquait pas de café ou de cigarettes. L'annonce de sa question surprit davantage l'écossaise, qui devint vite inquiète. « A l'infirmerie ? Mais qu'est ce qu'il s'est passé ? ». Sans attendre la moindre réponse, la psychologue se leva et quitta avec hâte son bureau pour se ruer au deuxième étage. Déjà, mille questions défilèrent devant elle. Lequel de ses patients pouvaient être blessé ? Elle pensa d'abord à June, qui avait l'habitude d'y faire des voyages à cause de ses tendances suicidaires. Rapidement, la brune abandonna ses réflexions et gravit enfin les dernières marches du deuxième étage. On aurait presque pu saluer sa rapidité, d'autant plus que ses chaussures n'étaient vraiment pas adaptées à une telle course. Elle reprit son chemin avec lenteur afin de reprendre son souffle; ses joues avaient déjà un peu rougies.

    Gabriel ouvrit la porte de l'infirmerie en douceur, afin de ne pas brusquer les gens qui s'y trouvaient. Elle savait combien c'était désagréable d'être surpris. Et quelle fut sa surprise en voyant Deven allongé sur le lit. L'horreur et l'étonnement pouvaient se lire sur son visage, alors qu'une main se plaqua contre sa bouche. C'était impossible. Le patient qu'elle affectionnait tant étant un état comateux, le visage en sang, et l'épaule et le bras rassemblés par une sorte d'écharpe colorée de rouge. Le spectacle était difficile, et la brune enrageait déjà. Son regard se tourna vers le vigile qui se trouvait dans la pièce. Elle voulait comprendre, et tout savoir. « Mais qu'est-ce-que vous lui avez fait ? Espèce de brute ! Vous n'avez pas honte ?! ». Elle se trouvait à quelques centimètre de lui, les sourcils froncés et le regard menaçant. La brune avait horreur de la violence, et l'idée que quelqu'un touche à un de ses patients la mettait hors d'elle. Surtout Deven, qui avait été le tout premier. Elle avait déjà eu l'occasion de voir les gorilles à l'oeuvre avec lui, et n'avait pas apprécié. Les poings serrés, elle soupira et regarda l'infirmière, avec un regard pas plus rassurant que celui qu'elle avait lancé au garde. « Et pourquoi il est dans un tel état ? Arrêtez un peu vos sédatifs, les patients ne sont pas des animaux. Vous allez finir par tous les tuer. ». Agacée d'être dans un tel état, Gabriel passa nerveusement une main sur son visage. Le vigile avait l'air agacé, lui aussi. Il soupira avant de lâcher la raison de la présence de Deven ici, bien loin de ce que pouvait penser la brune. « Il s'est jeté sur une autre patiente et a essayé de l'étrangler. Et puis il a essayé de s'enfuir, on l'a juste stoppé. Ne vous mettez pas dans des états pareils, mademoiselle McMahon... ». La brune fronça les sourcils un moment. Étrangler quelqu'un d'autre ? Elle avait juste du mal à le croire. Non, elle ne voyait pas Deven se jeter sur une femme et lui mettre les mains autour de la gorge, comme ça. Le temps de quelques secondes, son regard s'échoua sur le sol.

    Elle se forçait à comprendre. Mais la seule chose qui lui venait à l'esprit étaient les mots qu'elle prononça : « détachez sa main et sortez. Je ne pourrai pas le soigner, sinon. Et je vous prie de ne pas intervenir comme la dernière fois.  ». Gabriel regarda l'infirmière s'exécuter avec silence; on lisait clairement sur son visage qu'elle n'était pas ravie. La brune ferma avec douceur la porte, une fois seule avec Deven. Elle soupira, et partie faire couler une bassine d'eau fraiche, avant de retourner à son chevet. Une moue triste se dessina sur son visage; elle n'osait même pas le toucher, tellement il semblait fragile. Un geste rapide, elle attrapa le petit chariot de fer, sur lequel elle avait posé une bassine d'eau froide et un linge, qu'elle trempa dedans un moment. « Mais dans quel état ils t'ont mis... ». La brune soupira de nouveau, et passa avec douceur le linge humide sur le visage de l'ancien militaire, dans l'espoir de le rafraichir un peu et d'enlever le sang. Gabriel ne pouvait pas s'empêcher de penser à ce que lui avait dit le garde. Il s'est jeté sur une autre patiente et a essayé de l'étrangler. C'était insensé, incroyable; et elle ne voulait pas le croire.
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Deven J. Holloway

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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeMar 24 Aoû - 17:58




    « I’m burning like Fire. Help me. »


    Perdu entre réalité et néant. Coincé entre les deux. Je ne voulais pas m’endormir, je m’y opposais fermement. Je luttais contre le sommeil, c’était dur, tellement dur. Une porte qui s’ouvrait, des gens qui criaient, ou parlaient mais pour moi ça sonnait comme des cris. Je fixais le plafond, essayant de me concentrer sur les paroles prononcées, mais rien n’y faisait je ne les comprenais pas. Quelqu’un était énervé. Très énervé. Luttant contre le sédatif administré quelques secondes plus tôt je me rendais enfin compte de qui il s’agissait. Je reconnaissais cette voix et la reconnaîtrait entre milles à présent. Gabriel. Ma psy. La seule qui avait prit ma défense jusque là et si ça se trouve, elle le faisait encore à l’heure qu’il était. La douleur de mon épaule s’estompait peu à peu mais le moindre de mes mouvements me faisait un mal de chien, ne serait-ce que respirer. J’entendais une voix grave à présent, celle d’un homme. Sûrement un maton. Puis quelqu’un qui se rapproche. Drogué, je n’avais absolument aucune idée de qui s’était, la seule chose qui me permit de deviner qu’il s’agissait d’une infirmière était la blouse blanche qu’elle portait. Je me sentais prisonnier entre deux mondes, laissant échapper un énième grognement étouffé pendant que l’infirmière me libérait ma main gauche. Exténué, je ne la bougeais pas d’un centimètre et continuais d’écouter – ou plutôt distinguer les voix – puisque je ne comprenais pas la moitié de ce qui pouvait bien se dire.

    La porte se claqua à nouveau, le silence retombait petit à petit. Lorsque le néant commença à revenir à la charge, je le chassais vite fait, gardant les yeux entrouverts. Je perdais la notion du temps et du lieu. Je tournais lentement la tête de droite à gauche, cherchant un moyen de me souvenir où je me trouvais. Complètement perdu. Une silhouette approchait, la sienne. J’entendais le bruit de l’eau couler dans quelque chose, le bruit d’une chaise qu’on déplaçait ainsi qu’une espèce de truc à roulette. Je me concentrais de plus en plus, luttant contre l’envie irrésistible de fermer les yeux. Je voulais me rappeler, je voulais être conscient, éveillé, et avant tout, je voulais sortir de ce cauchemar. Je me rappelais bien sûr de ce qui s’était passé, mais tout était allé si vite, tout s’était enchaîné à une vitesse phénoménale et j’en avais perdu le contrôle. Puis soudain, des mots, des paroles. J’arrivais à les distinguer, ces mots là. Cette voix et ce ton. Cette silhouette, je n’avais donc pas rêvé. Elle était bien là, à côté de moi. A peine lucide, je me rendais tout de même compte de la situation, je devais être horrible à voir. On avait certainement dû la mettre au courant de ce qui s’était passé. Elle allait finir par me juger, comme tous les autres, et je finirai par devenir fou, moi aussi. Comme tous ces cinglés qui vivaient là. C’est eux qui allaient me rendre fous. Je ne l’étais pas. J’avais juste… Un problème, un petit problème qu’il fallait régler. Qu’elle m’aiderait à régler, j’osais l’espérer et au bout du compte j’avais confiance en elle. Je ne voulais pas qu’elle s’en aille, je ne voulais pas qu’elle ait peur. Il en était hors de question. Je ne voulais pas la perdre. Perdre quelqu’un qui – quoi que j’en pense – comptais de plus en plus pour moi. Quelqu’un qui me permettait de me sentir vivant et affreusement normal. Je voulais retrouver cette banalité, être un homme normal, qui aurait un boulot et une famille. Cette vie là me manquait horriblement.

    « Mais dans quel état ils t'ont mis... ». Des paroles entendues, des mots distincts. J’avais compris. Si j’étais dans cette situation c’était surtout à cause de moi, du moins en partie. J’avais perdu le contrôle une énième fois. Parce que Samaël avait trop cherché. Parce que Samaël avait trop fouillé. Parce qu’elle avait voulu en savoir trop. Je grimaçais, de colère, de douleur et de tristesse. Je ne pouvais rien fixer d’autre que le plafond, ni même me tourner sur le côté, je n’en avais pas la force. Pas le courage ? Puis la fraîcheur. Une fraîcheur enivrante, de l’eau qui coule. J’eus un léger sursaut lorsque le linge mouillé rencontra mon visage tuméfié. Me rendant compte qu’il s’agissait bel et bien de Gabriel, je me laissais faire en échappant un léger soupir de contentement. Je levais lentement ma main gauche et prenais sa main dans la mienne. Je murmurais un « Merci » à peine audible et dans un souffle. Je voulais lui parler, j’ouvrais la bouche mais rien ne semblait vouloir en sortir. Une nouvelle vague d’obscurité, le néant refaisait surface, je fermais les yeux quelques secondes, peut être quelques minutes, et finissais par les rouvrir. La respiration lente je tournais doucement la tête vers elle, sans lâcher sa main. « Je… » Je prenais une légère inspiration. « Je suis désolé pour la dernière…fois. Quand je…suis parti. ». Je tentais une nouvelle fois de me redresser un peu mais laissais échapper un gémissement pour finalement retomber dans ma position initial. Avaient-ils soignés la blessure ? La balle était-elle restée à l’intérieur ou s’était-elle contentée de me traverser l’épaule ? Je n’en avais aucune idée, la seule réponse jusqu’à lors disponible était cette fichue douleur. Je ne voulais pas retourner dans le bloc C. Je n’étais pas dupe, je savais que, blessé ou pas, ils m’y renverraient. Je ne voulais pas. Je préférais encore l’isolement le temps de ma guérison plutôt que ma cellule.

    « Qu’est ce que… tu fais là ? » Nouvelle pause. Nouvelle inspiration. « Je sais même pas où je suis… ». Je grognais à nouveau. Il n’y avait aucune colère dans mon regard, j’étais beaucoup trop dans le gaz pour ça. Ma main finissait par lâcher la tienne pendant que je regardais autour de moi une nouvelle fois. « Je ne veux pas y retourner, Gabriel, dis moi que je n’y retournerai pas… ». Peur panique. J’avais l’impression de brûler de l’intérieur. Mon rythme cardiaque, malgré le sédatif recommençait à s’emballer, la respiration s’accélérait pendant plusieurs minutes avant de ralentir. J’avais besoin de savoir ce qu’on avait pu lui dire, ce qu’ils avaient pu raconter pour leur défense. Depuis quand avaient-ils le droit de tirer sur des patients ? Des questions, beaucoup trop de questions se bousculaient dans ma tête. Je sentais à peine mon bras droit et n’avais aucune idée des plaies que je pouvais avoir sur le visage. J’aurai aimé qu’on m’explique, qu’on me le dise, plutôt que de m’annihiler de la sorte. La colère montait, petit à petit. Une colère mêlée à de la panique que le sédatif empêcherait sûrement d’agir. Pas une minute à perdre, je me redressais subitement, laissant échapper un cri cette fois. Je m’apprêtais à retomber en arrière, bêtement. Je fermais les yeux et m’accrochais au lit avec ma main gauche. Ma vue se brouillait, je ne pourrais plus battre le néant très longtemps. Du moins pour l’instant. Je cherchais une échappatoire. Je tournais mon regard vers ma psy, péniblement, la suppliant de m’aider. Il fallait que je sache également. « Que t’ont-ils dit… ? ». C’est dans un état mi-fiévreux et mi-comateux que je me sentais repartir lentement en arrière. Coincé entre néant et réalité. Prisonnier perdu au milieu, entre les deux.


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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeMar 24 Aoû - 23:27


« i'm here for you. no need to worry. »



    Tout s'était passé vite. Peut-être même trop vite. Gabriel ne comprenait plus rien, malgré tous ses efforts. Elle était encore sous le choc, en voyant son patient sur le lit de l'infirmerie. Elle s'attendait à tout, sauf à ça. Jamais elle n'aurait pensé être confrontée à l'image de son premier patient dans un état pareil. C'était simplement impossible, c'était une erreur ou un cauchemar. Elle aurait aimé se réveiller et se dire qu'il allait bien, que rien ne lui était arrivé. Mais c'était faux. Deven était bien là, dans un état plus que mauvais et comateux. Le patient qu'elle affectionnait tant s'était fait brutaliser, alors qu'elle s'était promis de garder un œil sur lui. Et puis les paroles de l'armoire à glace revinrent hanter son esprit. Il s'est jeté sur une autre patiente et a essayé de l'étrangler.. C'était impensable. Le Deven qu'elle avait vu pendant le rendez-vous n'aurait pas été capable d'étrangler sauvagement quelqu'un. Bientôt, un océan de questions avait envahi la brune, qui semblait s'y être noyée. Lui avait-il menti ? S'était-il fait passer pour quelqu'un qu'il n'était pas ? Non, Gabriel en doutait grandement. Le souvenir de ses sourires et rires sincères la conforta dans son idée, et elle en fut presque soulagée. Il n'était comme ça, elle ne savait. Après avoir fait sortir le garde et l'infirmière, la psychologue rassembla tout ce dont elle avait besoin sur un petit chariot, afin de pouvoir rester près de l'ancien militaire. La brune passa tout d'abord un linge frais et humide sur le visage de son patient. Ce dernier en fut presque surpris et sursauta légèrement, avant de soupirer. Gabriel esquissa un sourire et continua de glisser le linge sur son visage, avant d'être stoppée par sa main. Surprise, elle posa son regard sur Deven. Elle ne comprenait pas, mais elle souriait. Peut-être qu'il l'avait reconnu, finalement. La brune serra sa main avec douceur, et sourit une nouvelle fois. « Merci ». C'était le seul mot qu'elle avait entendu de sa part, depuis son arrivée. Un « merci » qui ressemblait à murmure. Il avait l'air mal au point, tellement mal. Tellement qu'il n'arrivait plus à parler. Gabriel voyait bien les efforts qu'il essayait de faire, mais aucun ne lui avait rendu la voix. « Ne te fatigues pas inutilement... repose toi. ». La brune posa sur lui un regard bienveillant et sa main libre sur une de ses joues. Elle lui avait dit, la dernière fois. Elle ne l'abandonnerait pas.

    Gabriel observait ses mouvements et sa respiration avec grand soin. Il semblait relativement calme, même si le lourd sédatif que l'infirmière lui avait administré y était forcément pour quelque chose. L'ancien militaire avait l'air endormit. Juste endormit. Le regard de la brune s'échoua sur son épaule blessée; elle doutait que la balle avait été retiré ou que la blessure ait été convenablement recousue. Deven la fit rapidement sortir de ses pensées, lorsqu'elle vit qu'il avait de nouveau ouvert les yeux et tourné la tête vers elle. Un sourire se dessina sur son visage, alors que sa main serrait toujours la sienne. Non, elle était maintenant sûre. Il ne lui avait pas menti, lors de leur rencontre. Elle en était sûre, en voyant son regard. Elle s'en voulait d'avoir pu en douter. Alors elle ne valait pas mieux que les autres, elle doutait, elle aussi. « Je… Je suis désolé pour la dernière…fois. Quand je…suis parti. » . Oui, il était parti. Gabriel se souvenait bien. Il s'était endormi, puis réveiller en sursaut. Il semblait perdu et terrorisé par quelque chose. Et sa main. Sa main qui serrait si fort la sienne. Elle ne l'avait pas lâché, elle ne l'avait pas quitté. Elle n'avait pas eu le temps de parler. Rapidement, il avait lâché sa main et s'était replié sur lui-même. Il pleurait. Il y avait des larmes de rage qui coulaient le long de ses joues. Oh, comme elle aurait voulu nettoyer son visage de toute tristesse. Mais il était déjà parti, sans qu'elle ne puisse rien faire. La brune n'avait pas eu le temps de le retenir, elle n'avait pas eu le temps de s'excuser. Elle était restée là, dans son fauteuil, les yeux rivés sur la porte. Comme elle s'en voulait, de lui avoir causé tant de peine. C'était de sa faute, après tout. C'était elle qui lui avait proposé de se reposer, elle était l'unique coupable de cette souffrance. Un triste sourire se dessina sur ses lèvres. « Mais pourquoi tu t'excuses... c'était entièrement de ma faute. C'est moi qui suis désolée. ». Gabriel eut à peine le temps de finir sa phrase que son patient tenter de se relever. Ses yeux s'arrondirent et elle se mit a paniqué. Elle n'avait pas eu de temps de l'empêcher; déjà, il échappait un gémissement et retombait sur le lit. La brune aurait voulu le secouer, et lui dire d'arrêter de se torturer de la sorte. Mais à la place de mouvements brusque, elle fronça les sourcils et prit un ton légèrement autoritaire, avec une pointe d'inquiétude et d'humour. « Ne bouge pas, tu vas aggraver ton état ! Qu'est ce qu'on va dire de moi après, hein ? Que je suis une mauvaise infirmière ! ». Le regard ambré de la brune se reposa une nouvelle fois sur l'épaule de Deven. Elle fit une moue agacée, avant de soupirer légèrement. « Il faudrait que je regarde ça, je ne sais pas si la balle est encore dans ton épaule ou non et soigner correctement cette vilaine plaie. Et puis il faudra te faire un vrai bandage aussi. Tu me laisserais faire ça ? ». Gabriel n'osait pas toucher le bandage qu'avait fait l'infirmière à la va-vite avant son arrivée, surtout sans l'autorisation du blond. Elle préféra alors reporter son attention sur lui, en veillant à ce qu'il ne fasse pas de geste brusque qui pourrait le faire souffrir. Il paraissait inquiet, presque paniqué.

    « Qu'est ce que... tu fais là ? ». La brune n'avait pas eu le temps, une nouvelle fois, de l'interrogeait sur ses inquiétudes. Elle voyait qu'il peinait à respirer, et prit le temps de laisser finir avant de pouvoir lui répondre. « Je sais même pas où je suis... ». Il semblait si perdu, si faible. Il souffrait, c'était nettement visible. Son état arracha un pincement au coeur de Gabriel, si sensible à la souffrance des gens. Et à la sienne. Elle s'était rapidement attachée à l'ancien militaire et ne supportait pas l'idée de le voir ainsi souffrir, surtout après ce qu'il avait subi. « Ce que je fais là ? Je veille sur toi. Je t'avais dis que je ne te lâcherai pas, il faudra t'y faire. Et tu es à l'infirmerie, tu ne risques rien. Pas de vigiles ou d'infirmières en vue. Alors reste tranquille. ». Un nouveau sourire de sa part, qui ne tarda pas à s'évanouir quand son regard se plongea dans le sien. La panique se hantait, et l'inquiétude vint se glisser dans celui de Gabriel. Il avait lâché sa main, et regardait autour de lui. Il semblait désorienté, comme perdu en plein désert. Un sentiment qu'il devait connaître, et que la brune refusait qu'il redécouvre. « Je ne veux pas y retourner, Gabriel, dis moi que je n'y retournerai pas... ». Les yeux de la psychologue s'arrondirent, et retombèrent sur le sol. Le bloc C. Qui voudrait y retourner, après tout ? Personne. La jeune femme soupira légèrement, comme pour se donner du courage, et posa ses deux mains sur le visage de Deven. Elle chercha son regard et le planta dans le sien, comme pour le rassurer. « Non, pour le moment, tu restes ici. Tu n'y retourneras pas tout de suite, je te le promets. Sois tranquille Deven. ». Gabriel sentait sa peur au plus profond d'elle. Elle voyait aussi son rythme cardiaque s'accélérer, et fronça légèrement les sourcils. « Il faut que tu calmes... ». Elle décolla doucement ses mains de ses joues et soupira, visiblement soucieuse. Pour lui, pour sa santé, pour tout. Deven avait l'air de réfléchir, aussi, la brune préféra ne rien dire. Elle n'osait pas se mettre en travers de la colère qui l'animait, parce qu'elle le comprenait. Ce n'est que lorsqu'il se redressa de nouveau qu'elle se mit à réagir. Le patient du bloc C échappa un cri, et s'accrocha de sa main libre au lit pour ne pas retomber. Il était terriblement étourdit. Gabriel ne perdit pas une seconde pour se lever brusquement, à en faire tomber la chaise. « Deven ! Tu vas te blesser ! ». La psy regarda son patient, plus paniquée que jamais. Cet idiot ne tenait décidément pas en place, quitte à souffrir lourdement. Il semblait lutter contre quelque chose qui l'emporter, avant de poser son regard sur la brune. Un regard suppliant, qui aurait brisé le cœur de n'importe qui. On pouvait y lire tant de détresse qu'il était impossible de rester de marbre devant un tel regard. « Que t’ont-ils dit… ? ». Le regard de la jeune femme retomba sur le lit et se pinça les lèvres. Jamais elle n'aurait voulu se rappeler des mots du gardien. « Ils m'ont dit que tu avais sauvagement sauté sur une patiente et que tu voulais l'étrangler...Ce...C'est vrai ? ». Sa voix était blanche et son regard triste. Mais Gabriel n'eut pas le temps de se laisser envahir par la tristesse; elle vit son patient basculer en arrière, comme s'il sombrait dans une chose affreuse. Sans attendre une seconde, elle se précipita pour stopper sa chute, en prenant soin de ne pas toucher son épaule blessée. Elle soupira de soulagement alors qu'elle le tenait dans ses bras. D'un geste rapide, elle replaça les cousins comme il faut et y déposa son patient avec douceur. «  Tu es incapable de faire attention à toi, hein... »

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Deven J. Holloway

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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeMer 25 Aoû - 18:28



    « You can do what you want. »


    Les yeux fermés, je luttais contre cette obscurité croissante. J’avais réussi à rouvrir les yeux légèrement et tenais toujours la main de Gabriel dans la mienne. Lorsqu’elle était là, je me sentais rassuré, pas au top de ma forme mais rassuré, je n’étais plus seul. Je tournais légèrement la tête vers elle et balbutiais un désolé. Oui j’étais désolé d’être parti comme un sauvage la dernière fois. J’avais dormi, elle m’avait offert un canapé moelleux, confortable et moi je m’étais enfui, perturbé par cet éternel cauchemar. « Mais pourquoi tu t'excuses... c'était entièrement de ma faute. C'est moi qui suis désolée. ». La voilà qui s’excusait encore, alors que ce n’était pas la sienne. Gabriel finissait à peine sa phrase lorsque je tentais une nouvelle fois de me redresser, ne serait-ce que pour être un peu plus présentable. Malheureusement, la seule chose que ce redressement provoqua, ce fut un gémissement qui s’échappait de ma bouche ainsi qu’un retour à la case départ. Je me laissais retomber sur le lit comme un sac à patate ou un soldat tout juste bon à la casse. C’était plutôt la deuxième catégorie. « Ne bouge pas, tu vas aggraver ton état ! Qu'est ce qu'on va dire de moi après, hein ? Que je suis une mauvaise infirmière ! ». Son ton faussement autoritaire me fit sourire. Elle savait définitivement trouver les mots pour me faire rire. J’en étais ravi. Je l’observais, tentant de maintenir mes yeux ouverts. Son attention était tournée vers le morceau de tissu qui entourait mon bras et mon épaule. Je faisais tout mon possible pour ne pas bouger ce bras là, de toute façon si je le bougeais je risquais de me faire mal plus qu’autre chose. Son regard ne laissait rien sous entendre de bon en ce qui concernait cette maudite épaule. Si seulement cet abruti de garde n’avait pas tiré, ou si seulement… Aucun incident n’avait eu lieu, je ne serai pas ici. Non ce serait pire, je serai retourné dans le bloc C depuis longtemps. Finalement j’étais peut être mieux ici, avec elle. « Il faudrait que je regarde ça, je ne sais pas si la balle est encore dans ton épaule ou non et soigner correctement cette vilaine plaie. Et puis il faudra te faire un vrai bandage aussi. Tu me laisserais faire ça ? ». J’acquiesçais d’un léger signe de tête, je préférais qu’elle le fasse elle, plutôt qu’une autre. Surtout que l’infirmière précédente n’était pas franchement aimable, ou tout simplement rassurée à l’idée de me soigner. L’obscurité revenait à grand pas si bien qu’elle me fit paniquer. Je perdais le sens des réalités, et sombrais quelques secondes dans une sorte d’inconscience. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire je ne savais plus où je me trouvais, ni même ce que Gabriel faisait là, et pourquoi elle se trouvait ici, à mon chevet. Je respirais péniblement, mais ne voulais pas m’arrêter de parler. La gorge sèche je lui demandais ce qu’elle faisait ici, affirmant que j’ignorais où je me trouvais. Complètement déboussolé, j’observais à droite et à gauche, ralenti par les effets du sédatif néanmoins. Mes prunelles se posaient à nouveau sur ma psy. J’attendais une réponse. « Ce que je fais là ? Je veille sur toi. Je t'avais dis que je ne te lâcherai pas, il faudra t'y faire. Et tu es à l'infirmerie, tu ne risques rien. Pas de vigiles ou d'infirmières en vue. Alors reste tranquille. ». Mes lèvres esquissaient un nouveau sourire, un sourire à la fois rassuré et peiné. Je redoutais le moment où il faudrait retourner dans le bloc C, je ne voulais pas y aller. Je voulais rentrer chez moi ou aller chez quelqu’un, n’importe qui, mais juste… Juste retrouver une vie normale, sortir d’ici. Ils allaient tous finir par me rendre réellement dingue. Comment voulaient-ils que j’aille mieux si le moindre cinglé me faisait péter un plomb ? Sans m’en rendre réellement compte, je venais de lâcher sa main, l’obscurité revenait et je luttais pour ne pas la laisser m’emporter.

    Je me devais de rester conscient. Pris par la panique, mon rythme cardiaque montait en flèche, la respiration s’accélérant également. Paniquer rendait les choses beaucoup plus difficile que prévu, je lançais un appel au secours, je suppliais presque Gabriel ne pas les laisser m’emmener dans le bloc. Je ne voulais vraiment pas y retourner. Je ne m’étais pas attendu à ce que la jolie brune pose ses deux mains sur mes joues pour m’obliger à la regarder. Complètement drogué, mes émotions avaient tendances à partir dans tous les sens, si bien que c’en était difficile de tout gérer. Je remerciais Gabriel d’être à mes côtés, au plus profond de moi. Je laissais ses prunelles se plonger dans les miennes et tentais de me calmer, en vain. « Non, pour le moment, tu restes ici. Tu n'y retourneras pas tout de suite, je te le promets. Sois tranquille Deven. ». Je gardais mes yeux rivés sur elle et hochais légèrement la tête, le message était bien passé. Je sentais toujours mon cœur battre la chamade dans ma poitrine, comme s’il voulait s’échapper. « Il faut que tu calmes... ». Je continuais d’acquiescer d’un signe de tête et prenais une grande inspiration. Lorsqu’elle retirait doucement les mains de mon visage, je sentis une nouvelle vague de tranquillisant. Celui-ci cherchait désespérément à avoir le dessus, mais je le lui refusais catégoriquement. Je me perdais dans mes pensées quelques instants, cherchant un moyen de me réveiller et de contrer les effets de la drogue. Je me redressais d’un bond, laissant échapper un cri perçant pendant que je me raccrochais à la barre du lit de ma main libre. J’avais la tête qui tournait et distinguais avec difficultés les éléments de la pièce dans laquelle je me trouvais. Tout, autour de moi semblait n’avoir ni queue ni tête, ma vue se brouillait à certains moments et j’avais du mal à évaluer les distances. J’entendis à peine Gabriel hurler, ne distinguant aucun de ces mots. La seule chose qui me fit comprendre ce qu’elle voulait dire, ce fut ses gestes. Je la sentais aussi paniquée que moi, à une exception près, sa panique était là à cause de moi. Je la faisais paniquer par mon attitude révolutionnaire et désespérée. Je plongeais une nouvelle fois mon regard dans le sien, un regard lourd de détresse et d’appels au secours. Je ne me plaisais pas dans cet état, à mi-chemin entre la réalité et les abîmes qui me tendaient les bras comme des vautours. Tentant de garder l’équilibre je lui demandais ce qu’ils avaient pu lui raconter des évènements qui s’étaient produits. Il fallait que je sache ce qu’ils lui avaient dit ou au contraire, ce qu’ils avaient omis de lui préciser. « Ils m'ont dit que tu avais sauvagement sauté sur une patiente et que tu voulais l'étrangler...Ce...C'est vrai ? ». Fiévreux, je baissais néanmoins les yeux. Il y’avait une part de vérité dans ce qu’elle disait, mais elle ignorait encore les raisons d’un tel acte, j’osais espérer qu’elle comprendrait une fois qu’elle saurait toute l’histoire. Cependant, je n’étais encore pas en état de lui en parler. Dieu sait que je mourais d’envie de tout lui raconter, aussi bien sur l’incident que sur tout le reste. Si je devais en parler à quelqu’un, ce serait elle, et uniquement elle. Mais je n’y arrivais encore pas. Je n’eus pas le temps non plus d’ouvrir la bouche que déjà le néant ré-attaquait. Exténué je me sentais repartir en arrière, à la case départ, encore une fois mais je fus attrapé avant même d’avoir touché l’oreiller. Je regardais de nouveau le plafond, les yeux se fermant facilement, les paupières, elle, s’ouvrant difficilement. Je sentais Gabriel me poser avec douceurs sur les oreillers qu’elle venait de remettre en place. Je me laissais aller, récupérant un rythme cardiaque normal et une respiration légère. « Tu es incapable de faire attention à toi, hein... ». Je souriais une nouvelle fois et répondait. « Je suis un peu têtu… et un ancien soldat avec ça… ».

    Je posais mon regard sur le morceau de tissu qui se trouvait sur mon épaule. Vu la tâche de sang, j’étais presque sûr à cent pour cent que lorsqu’elle l’enlèverait, le tissu montrerait de la résistance, s’étant imprégné du sang. Le sang séché avait sûrement dû adhérer au tissu si bien que je risquais de morfler. Je grimaçais mais ne bougeais plus, faisant signe à Gabriel que j’étais prêt. Je réussissais à mettre le néant de côté et était ainsi conscient du moindre de ses mouvements et des miens. Je tournais cependant la tête vers elle. « Je te dirai tout quand tu auras terminé… Je suis prêt.».


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Gabriel I. McMahon

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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeMer 25 Aoû - 23:44


« let me take care of you. »


    La situation de son patient était difficile à gérer pour la jolie brune. Elle l'aurait été, à vrai dire, pour n'importe quelle personne normalement constituée. Mais ce n'était pas vraiment le cas de beaucoup de personnes, à Shutter Island. Aussi, c'était pour cette raison que Gabriel s'investissait tant dans son travail. Elle avait de la chance d'avoir quelques collègues qui la comprenaient et qui partageait la passion de son métier, et qui ne voyait pas seulement l'argent comme seule récompense. Le Deven qu'elle voyait à cet instant était tellement différent de celui qu'elle avait rencontré la première fois. Elle avait sous les yeux un homme détruit, perdu et paniqué, contrairement à l'homme froid, joueur et souriant du premier rendez-vous. Elle voulait l'aider, à tout prix. La brune ne les quittait plus des yeux, et observait ses moindres mouvements. Il avait visiblement du mal à respirer et à rester éveillé, et souffrait affreusement. Et il n'avait pas l'air de comprendre qu'il fallait qu'il reste tranquille; sa tentative pour se redresser s'était soldé par un douloureux échec. Gabriel avait au moins le mérite d'avoir pu le faire sourire, avec quelques mots et un ton ironique. Elle sentait son regard, bien plus faible que d'habitude. La brune aurait tellement voulu le revoir sourire comme la dernière fois ainsi que son regard joueur. Mais pas cette fois, pas maintenant. Sa seule volonté du moment était de le remettre sur pieds, et de guérir cette affreuse blessure qu'il avait à son épaule droite. Deven avait l'air d'avoir compris que cette dernière n'était pas belle à voir, et qu'il fallait la soigner au plus vite. La jeune femme lui avait demandé si elle pouvait s'en occuper, et elle fut ravie de voir son patient acquiesçait. Ravie, pour le moment. Elle savait désespérément que la tâche ne serait pas facile, mais elle voulait le faire. Parce qu'elle lui avait promis et parce qu'elle avait peur que l'infirmière qui était dans la pièce quelques minutes auparavant le fasse plus souffrir qu'autre chose. Gabriel lui offrit un sourire un peu maladroit, commençant à réaliser le travail qu'elle avait à faire. « Je ferai de mon mieux, alors. Je te remercie de me faire un peu confiance pour ça. ». Un nouveau sourire, qui ne tarda pas de s'effacer en voyant Deven replongé dans le lourd sommeil artificiel qu'on lui avait injecté dans les veines. Il était complétement déboussolé, et ne savait plus où il était. La psychologue s'en inquiétait et maudissait cette saleté de sédatif. Les yeux de son patient se reposaient de nouveau sur elle, alors qu'elle répondait à ses questions. Il esquissa un sourire, entre soulagement et tristesse. La jolie brune aurait voulu le rassurer, lui dire tout irait bien. Mais rien n'était si facile, sur cette île.

    Deven avait l'air surpris en voyant Gabriel posait soudainement ses mains sur son visage. Il n'avait pas bougé et se laissa seulement faire, hochant la tête pour lui dire qu'il avait bien compris ce qu'elle disait. Un léger sourire s'était dessiné sur les lèvres de la brune, bien qu'elle voyait qu'il ne s'était toujours pas calmé. Elle ajouta alors quelques mots, et regarda son patient qui tendait de reprendre une respiration plus calme, avant de retirer les mains de son visage. Il semblait toujours aussi étourdi, emporté par la puissance de la drogue qu'on lui administré. La jeune femme fronça légèrement les sourcils et cherchait désespérément une solution à ce problème que seul le temps pouvait régler. Elle fut soudainement sortie de ses pensées lorsqu'il se redressa en hurlant, en essayant de garder le plus d'équilibre possible. Elle aurait voulu lui dire qu'il fallait qu'il reste immobile, mais il prit les devants en lui demandant ce que le maton avait pu lui dire. Son regard était lourd, paniqué. Celui d'une personne sur un lit de mort. Il traversa la brune de part en part, touchée d'une telle détresse. Il baissa les yeux à sa réponse, et retomba en arrière avant de pouvoir ajouter quelque chose. Aussi naturellement que rapidement, Gabriel le rattrapa et le replaça convenablement sur les oreillers. Elle avait la chance de ne pas avoir un patient nerveux, quoi que la dose de sédatif aurait couché un cheval, ainsi elle pouvait agir en toute confiance. Après tout, elle aurait pu voler à l'autre bout de la pièce ou recevoir une réaction agressive. Mais c'était différent. Nerveux ou non, la brune avait une confiance presque aveugle en Deven, qui l'avait convaincu qu'il n'était pas mauvais lors de leur premier entretien. Il avait retrouvé une respiration plus légère, et la brune ne cacha pas son soulagement en soupirant lourdement. Elle lui glissa quelques mots alors qu'elle ramassait sa chaise et prendre sa place cette dernière, sans le quitter des yeux. Elle avait bien trop peur qu'il se relève une nouvelle fois et qu'il se blesse. « Je suis un peu têtu… et un ancien soldat avec ça… ». . Presque surprise d'avoir une réponse et de son sourire, Gabriel ne répondit pas tout de suite. Elle le regardait en souriant, presque amusée de sa réponse. Un peu têtu ? Oh, plus qu'un peu. Mais comment lui en vouloir ? C'était tout simplement impossible. Elle fut d'autant plus surprise qu'il parle de son passé en évoquant son ancien emploi, puis mis rapidement cela sous le compte de l'étourdissement lié au sédatif. « C'est pour toi que je le dis, tu sais. Le fait que tu sois têtu et ancien soldat ne te protège pas de la douleur, alors reste tranquille et laisse-moi faire, tu veux ?  ». Gabriel lui lança un joli sourire avant de reposer le linge humide sur son front, en espérant faire tomber la fièvre qui s'était emparé de lui. Elle se laissa retomber dans son siège un moment, le coude appuyé sur un genou et la joue dans le creux de sa main. Elle le ne quittait pas des yeux, et observait son état. Son visage était marqué par une moue qui se voulait inquiète; elle voulait qu'il sorte de cet état vite. Elle voulait remonter le temps pour pouvoir l'empêcher de faire cette erreur et éviter le pire.

    Les mouvements de l'ancien militaire la fit sortir de sa rêverie. Son regard se posa sur lui, qui regardait visiblement son épaule. Il grimaçait déjà, et avait stoppé tout mouvement, avant de lui faire comprendre qu'il était prêt. Le moment tant redouté était arrivé pour Gabriel. Elle espérait que les sédatifs limiteraient la douleur, avant de soupirer pour se donner du courage. L'ancien militaire tourna le visage vers elle, et lui adressa quelques mots qui eut pour effet de surprise non dissimulé. « Je te dirai tout quand tu auras terminé... Je suis prêt.». La brune resta quelques secondes sur sa chaise, les yeux ronds comme des billes et la bouche entre-ouverte. Elle n'arrivait pas à croire ses mots. Elle finit finalement par secouer légèrement la tête et à rapprocher sa chaise de lui, pour être au niveau de son épaule. Un sourire se glissa sur ses lèvres pendant qu'elle rapprochait le chariot d'elle. « J'en suis très touchée. Mais je ne suis pas sûre que tu veuilles encore m'adresser la parole ou revoir mon visage après ce que je vais te faire ! ». Une façon bien à elle de cacher son étonnement, pas très efficace cependant. D'un geste rapide, elle attacha ses cheveux et se pencha au-dessus de l'épaule du blond en grimaçant légèrement. Le tissu avait presque adhéré à la blessure, et Deven allait surement le sentir très vite. Elle ne pu s'empêcher de soupirer, avant de tirer petit à petit et avec douceur le tissu qui recouvrait la plaie. Elle maudissait déjà l'infirmière qui l'avait posé sans avoir nettoyé la plaie convenablement. « Je suis désolée...vraiment je...j'ai bientôt fini d'enlever ce truc. ». Et quelle fut l'horreur de Gabriel après avoir retiré le tissu. La balle était toujours logée dans son épaule, et la plaie n'était pas des plus banales. Elle avait envie de se mordre les doigts à l'idée de devoir retirer la balle, désinfectée et recoudre la blessure. Il allait la tuer, c'était sûr. Même sous sédatif, elle savait qu'il souffrait, ancien soldat ou non. « Oh Deven, tu vas me tuer, c'est sûr. ». La brune attrapa un nouveau linge et nettoya consciencieusement le contour de la blessure, afin d'y voir plus clair. Le tir avait presque brulé sa peau, et elle avait mal pour lui. Elle leva une dernière fois les yeux sur lui, tentant de lui offrir un regard rassurant autant que son sourire. Elle se promettait de faire son mieux pour aider son beau patient, et pour limiter les dégâts.
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Deven J. Holloway

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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeJeu 26 Aoû - 20:36



    « It hurts. It really hurts. »


    Gabriel m’avait promis qu’elle ferait de son mieux et j’avais confiance en elle. Je ne doutais pas d’elle, au fond, je savais qu’elle ne voulait que m’aider. Enfin quelqu’un qui se préoccupait véritablement de mon état. J’étais considérablement touché par tout ce qu’elle faisait. Je lui faisais confiance et je le lui avais montré en acquiesçant suite à sa demande. J’étais définitivement prêt à ce qu’elle me soigne. Ma psy m’avait rattrapé alors que je sombrais à nouveau, à demi-conscient, elle avait soigneusement replacé les coussins avant de m’y déposer délicatement. Gabriel avait murmuré quelques mots comme quoi je n’étais pas capable de prendre soin de moi, je lui avais souri, et lui avais répondu que j’étais plutôt têtu, n’omettant pas de mentionner mon « ancien » travail. « C'est pour toi que je le dis, tu sais. Le fait que tu sois têtu et ancien soldat ne te protège pas de la douleur, alors reste tranquille et laisse-moi faire, tu veux ? ». Je l’observais et souriais de plus bel. Touché par son inquiétude et sa force de caractère. « Hum… On dirait que tu…es un peu têtue aussi. ». Je perdais petit à petit les pédales, exténué et sous les effets du sédatif. Je reprenais tout de même mes esprits et tournais la tête du côté de mon épaule blessée. La douleur était revenue de plus belle lorsque je m’étais redressé de force et je craignais que le tissu n’ais déjà adhéré dans la plaie. Je grimaçais, non pas de peur mais de douleur, je me préparais d’avance à souffrir et compatissais pour la pauvre Gabriel. Oh je ne risquais pas de la frapper, je craignais juste que la douleur ne fasse ressurgir d’autres souvenirs tout aussi « plaisants ». A ces pensées et de plus en plus fiévreux, je me mis de nouveau à m’inquiéter. Un regard inquiet se tournait vers Gabriel, pendant qu’elle replaçait le linge humide sur mon front. Une nouvelle vague de fraîcheur. Je soupirais de soulagement, une nouvelle fois et la regardait, elle, puis le plafond. Je passais de l’un à l’autre pendant plusieurs minutes avant de reposer mes yeux sur le morceau de tissu tâché de sang.

    Je grimaçais, mais j’étais enfin prêt. Je comptais tout lui dire une fois que ce serait fini. Je lui promettais de tout lui raconter, je voulais n’omettre aucuns détails. Gabriel me donnait envie de m’en sortir, de retrouver une vie normale, il était donc évident pour moi que lui raconter aussi bien l’incident que mon passé serait nécessaire. Je m’étais refermé tellement de fois depuis deux ans que je savais d’avance que ce serait difficile, mais j’avais confiance en elle et je savais qu’elle réussirait à m’arracher les mots sans avoir à utiliser la force. Puis, le moment tant redouté arriva. Je lui disais que j’étais prêt et me remettais à fixer le plafond. Gabriel avait rapproché sa chaise ainsi que le chariot et se trouvait à présent, relativement proche de moi. Elle n’avait donc pas peur de moi ? J’appréciais le fait de ne pas être considéré comme un monstre. « J'en suis très touchée. Mais je ne suis pas sûre que tu veuilles encore m'adresser la parole ou revoir mon visage après ce que je vais te faire ! ». Un nouveau sourire se glissait sur mes lèvres alors que je tournais la tête pour l’observer à nouveau. « Rassure-toi, je pense que je ne pourrai plus jamais ne pas te parler à présent… ». Mes paroles étaient affreusement sincères, je ne me voyais pas l’ignorer, pourquoi devrais-je lui en vouloir alors qu’elle ne faisait que m’aider. C’était tout bonnement inconcevable pour moi et ce serait me mentir que de croire que Gabriel ne me faisait aucun effet. Je l’observais, luttant contre une nouvelle vague d’obscurité et la chaleur qui m’assaillaient. Elle remontait ses cheveux pour les attacher et se pencha finalement vers mon épaule en grimaçant. Je grimaçais à mon tour avant de me remettre à fixer le plafond. Celui-ci était gris, du moins il me semblait être gris, et partait quasiment en miette. A moins que ce ne soit un tour de mon imagination et l’effet de ce maudit sédatif ? Je ne pouvais pas en être sûr.

    Puis vint l’heure du moment fatidique. J’eus un léger sursaut lorsque Gabriel effleura le tissu qui reposait sur mon épaule, non pas de douleur mais de surprise et sûrement, de crainte. Je l’entendis soupirer et me doutais que ça ne signifiait rien de bon. Je ne m’étais donc pas trompé quant à l’adhésion du tissu. Lorsqu’elle commença à le retirer, je ne pus m’empêcher de serrer les dents et d’étouffer un grognement. Ma main gauche serrait la barre du lit avec force au fur et à mesure qu’elle retirait le tissu de la plaie. « Je suis désolée...vraiment je...j'ai bientôt fini d'enlever ce truc. ». Je savais qu’elle l’était et ne lui en voulais pas, de toute manière je n’avais pas le choix. Des larmes chaudes se mirent à couler sur les côtés de mes yeux. Des larmes de douleur qui n’avaient strictement rien à voir avec de la tristesse. Je grimaçais et serrais toujours les dents, laissant échapper des gémissements étouffés. Je ne voulais pas hurler comme un bébé. Je retenais ma respiration quelques secondes et soufflais lorsqu’elle retira entièrement le linge blanc. Ma respiration recommençait à s’accélérer et je fixais toujours le plafond, ma main gauche refusant catégoriquement de se décrocher du lit. Et cette chaleur qui m’envahissait ainsi que le sédatif qui ne voulait que me faire sombrer, ce n’était pas une masse à faire. « Oh Deven, tu vas me tuer, c'est sûr. ». Je l’observais du coin de l’œil et la voyais sourire pour essayer de me rassurer. « Vas-y… Et va jusqu’au bout, je sais que tu peux le faire… ». Je lui souriais à mon tour alors que j’apercevais du sable fin à perte de vue devant mes yeux. L’éclairage de l’infirmerie me brûlait les yeux, si bien que je les laissais juste entrouvert.

    Puis l’éclairage devint soleil. L’infirmerie devint le désert. Il n’y avait que du sable à des kilomètres à la ronde. Je ne remarquais plus ce que faisait Gabriel. Elle ne se trouvait plus à côté de moi, j’étais seul ici. Soudain je me rappelais, le sédatif, il ne cherchait qu’à m’amener ici. Je commençais lentement à paniquer, le rythme cardiaque s’emballait. Je m’apprêtais à marcher dans le sable lorsque le soleil se mit à briller fortement. Je plaçais une main devant mes yeux, lorsque je la retirais, j’étais de nouveau à l’infirmerie, je n’avais pas bougé, ma main serrait toujours le lit et Gabriel était toujours là. J’entendais des bruits métalliques, peut être des objets qui revenaient sur le chariot ? Je n’en étais pas sûr. Pour me rassurer je cherchais le regard de ma psy, ma respiration se mit à ralentir lorsque je croisai ses prunelles. Je n’osais plus bouger, de peur de ressentir une douleur atroce, j’attendais. Je savais qu’elle allait venir, cette douleur, plus forte, encore plus stridente que la première fois. Je grimaçais de plus bel. « S’il te plaît, une fois que tu commenceras… Ne t’arrêtes pas, va jusqu’au bout, quoi que je dise… » . J’étais conscient que, même si j’avais réussi à me retenir de crier, cette fois ci serait différente. Il faudrait sûrement retirer la balle si elle s’y trouvait toujours, désinfecter, et recoudre avant de finalement déplacer mon bras pour pouvoir faire le bandage correctement. J’allais véritablement morfler. Je me mis à maudire le maton en question mais n’avais pas la force de pester ou de me mettre en colère. La drogue m’avait emmené une fois dans le désert, elle ne le ferait pas deux. Je le refusais. Je plongeais mes yeux dans ceux de Gabriel, déterminé mais tout de même inquiet. Je n’avais qu’une hâte, que ce soit fini.


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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeJeu 26 Aoû - 23:57


« definitely, i hate guns. »


    « Hum... On dirait que tu...es un peu têtue aussi. » . Cette réflexion fit rire Gabriel. Têtue ? On lui avait dit quelques fois, mais elle ne s'attendait pas de l'entendre de la bouche de Deven. Il était vrai qu'elle baissait rarement les bras et qu'elle voulait toujours aller jusqu'au bout. Pour les autres, mais aussi pour elle, pour se donner du courage pour une prochaine fois. Finalement, oui. Elle était têtue, peut être autant que lui, même. Elle avait envie de se battre, et de ne jamais lâcher « l'affaire Deven », comme les autres psychologues l'appelait. Cette affaire était pourtant comme tombée du ciel, malgré les mises en gardes de ses collègues. Le cas difficile s'était révélé être agréable, bien que délicat. Mais Gabriel avait un atout que d'autres n'avaient pas: un passé qui lui permettait de comprendre. De comprendre sa douleur, de comprendre son enfer. C'était peut-être ce petit truc là, qui avait fait qu'elle s'était tant attachée à lui et avait tant envie de l'aider. Elle lui avait même fait des promesses, qu'elle avait horreur de faire habituellement, de peur de ne pas les tenir. « Oh, surement autant que toi... ». Elle était satisfaite de le faire sourire un tant soit peu, surtout dans une telle situation. Il souriait, mais souffrait. La fièvre semblait l'emporter, autant que le puissant sédatif qu'on lui avait administré. La jeune femme espérait que ces derniers pourraient réduire la douleur de son épaule, mais restait tout de même inquiète. Son patient semblait perdre pieds, et elle avait bien trop peur de le droguer encore un peu plus en lui donnant quelque chose pour faire baisser la fièvre. Elle préféra le rafraîchir avec un linge, qu'elle posa sur son front. Ce dernier semblait être une véritable libération pour l'ancien militaire, qui soupira de soulagement. La brune fut elle-même soulagée d'avoir trouvé une solution à ce problème de fièvre, et posa son regard sur lui quelques instants. Deven semblait toujours aussi étourdit, jonglant entre le plafond et elle, avant de reporter son attention sur son épaule.

    Gabriel appréhendait ce moment. Elle avait peur de le faire souffrir, elle avait peur de faire une erreur. Ce sentiment commençait à la hanter, bien qu'elle faisait tout pour le combattre. Finalement, elle l'ignora et se rapprocha un peu plus de son patient pour mieux voir la plaie et retirer ce morceau de tissu qui avait copiné avec sa peau. Elle n'avait eu peur de sa réaction, à aucun moment. La brune avait confiance en lui, et était sûre que cette confiance y était pour beaucoup dans leur entente. Après tout, peu de psychologues avaient dû lui accorder la leur, tout comme les infirmières. Pourtant, il était difficile de soigner quelqu'un en gardant ses distances, de peur d'être attaqué. Gabriel n'avait pas pensé une seule seconde à un élan de violence de la part de son patient, et elle avait raison de ne pas le faire. Il lui avait confié qu'il lui dirait tout, quand elle aurait fini. Elle en fut grandement surprise, et préféra en plaisanter. Un autre sourire et regard de la part de Deven, qui lui répondit d'un ton qu'elle connaissait bien. « Rassure-toi, je pense que je ne pourrai plus jamais ne pas te parler à présent... ». Ces mots sonnaient vrais, sincères. Si bien la brune avait du mal à y croire. Qui aurait dit que cet homme était la bête noire du personnel ? La surprise de la jeune femme se transforma vite un en joli sourire. « Alors je suis rassurée. Ca m'aurait embêté, de ne plus pouvoir être en ta compagnie et ne plus parler avec toi. ». Son regard avait eu du mal à quitter son épaule, un peu gênée de prononcer ces mots. Elle préféra focaliser son attention sur la blessure, afin d'oublier sa gêne qu'avait occasionné les propres mots qu'elle avait adressés à Deven. Peut-être pour fuir une réaction ou un regard. Finalement, elle attacha ses cheveux et se pencha sur l'objet de la peur qui la hantait: la blessure. Le temps de quelques secondes, son regard s'échoua sur son patient, qui regardait le plafond. Il semblait être prêt pour affronter la douleur.

    Et quelle douleur... Deven sursauta alors que la brune effleura le tissu du bout des doigts. Gabriel soupira pour se donner du courage, et entreprit de retirer aussi rapidement que possible le tissu, en gardant une certaine douceur pour lui faire le moins mal possible. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire. La brune sentait bien que son patient souffrait. Son regard se posa sur lui quelques secondes; il serrait les dents, pour étouffer un cri surement, et grognait de douleur, la main gauche était fermement accrochée au barreau du lit. Elle ne cessait de murmurer des « Désolée... », comme s'ils pouvaient arranger les choses. Mais au fond, elle savait que rien ne pouvait y faire. Elle y était presque, le tissu allait quitter la peau du beau blond. Elle avait hate d'en finir, pour arrêter de faire le souffrir. Il faisait tant d'effort pour ne pas hurler, il serrait les dents et bloquait même sa respiration. Il souffla longuement lorsque le tissu eu quitter sa peau, et Gabriel préféra lui laisser quelques secondes pour souffler. Après avoir reposé le morceau de tissu ensanglanté sur le chariot de fer, elle reposa son attention sur lui. Il avait le visage marqué par des traces de larmes. Une vague de panique s'empara de la brune, qui ne savait plus quoi faire ou quoi dire. Sa main serrait toujours le lit, et il semblait toujours se battre contre la fièvre et le sédatif. La brune replongea le linge qu'elle avait posé sur le front de Deven dans l'eau fraiche, l'essora un peu et le passa avec douceur sur son visage, essuyant les quelques traces de larmes qui étaient apparues. Elle reporta à nouveau son attention sur la blessure et murmura quelques mots pas vraiment rassurant à l'ancien miliaire. « Vas-y... Et va jusqu'au bout, je sais que tu peux le faire... ». Touchée par la confiance de son patient et son sourire, Gabriel reprit du poil de la bête et commença a cherché une pince adéquate pour retirer la balle logée dans son épaule parmi celle qui se trouvait sur le plateau. Elle fut surprise en se retournant sur Deven, qui commençait à paniquer. Les sourcils froncés, Gabriel secoua légèrement sa main accrochée au lit. « Deven ? Calme-toi... ». Son regard semblait chercher le sien, comme pour se rassurer. La brune lui lança un sourire et posa une main sur sa joue. De vieilles habitudes surement, un geste qu'elle utilisait souvent pour rassurer les enfants avant une opération ou avant qu'ils s'endorment. Le patient du bloc C avait l'air être pétrifié par la peur de bouger et de réveiller une nouvelle douleur. Il grimaça de nouveau, avant de demander à faveur à la brune. « S'il te plaît, une fois que tu commenceras... Ne t'arrêtes pas, va jusqu'au bout, quoi que je dise... ». Gabriel hocha la tête, essayant de tout son être de contenir la pression qui s'emparait d'elle. Elle savait ce qu'elle avait à faire, et espérant que cela tournerait à son avantage. « Je te le promets. Je...je vais d'abord enlever la balle. Elle n'est pas très enfoncée, mais je vais pas te cacher que ça va être douloureux. Ensuite je désinfecterai la plaie, et puis je vais la recoudre, avant de faire le bandage. ». Ca allait être dur. Pour lui, et pour elle. La jeune femme posa sa main sur le côté de son épaule, puis soupira. Elle avait horreur de ça. Elle savait qu'elle allait entendre des cris, elle savait qu'il allait souffrir le martyr. Elle semblait plus concentrée que jamais, et elle glissa la pince dans la plaie sans trop attendre. Elle fronça les sourcils et sortie avec douceur la pince de son épaule, la balle entre ses « griffes ». Rapidement, elle attrapa une compresse et la composa sur la plaie désormais vide, et soupira de soulagement. « Le plus gros est fait, je crois. Tiens bon, le reste sera moins douloureux. »
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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeDim 29 Aoû - 18:02



    « Let me tell you that you’re the best. »


    Le moment tant redouté approchait à grand pas, si bien que j’essayais de me rassurer un minimum quand à la douleur à venir. Même drogué je savais que je souffrirais un tant soit peu, ne serait ce que quand elle enlèverait l’immonde tissu de mon épaule. Rien que ça suffirait à me mettre dans le bain, et elle aussi. Je la rassurais en lui disant que quoi qu’il se passe, je continuerais de lui parler, et que je ne pourrai plus jamais me passer de sa compagnie. Je vis Gabriel sourire, de ce sourire que j’aimais voir sur ses lèvres. La rassurer, j’avais vraiment voulu la rassurer. « Alors je suis rassurée. Ca m'aurait embêté, de ne plus pouvoir être en ta compagnie et ne plus parler avec toi. ». Un nouveau sourire de ma part malgré la drogue, la fièvre et autres faiblesses. Gabriel avait ensuite tourné les yeux vers mon épaule, probablement pour se préparer à affronter ce qu’elle trouverait en dessous du linge souillé de sang. Elle avait fini par attacher ses cheveux et s’était considérablement rapprochée de moi. Conscient que l’instant fatidique approchait, je me mettais en condition et observais le plafond d’un air absent, à moitié emporté par le sédatif, même si celui-ci se fait un tantinet plus faible. Du moins c’est ce que je croyais. Lorsque Gabriel effleura le tissu présent sur mon épaule je sursautais, m’y étant pourtant attendu. La zone était donc plus sensible que je ne l’aurai imaginé. Lorsque la jolie brune entreprît de retirer le tissu, celui-ci avait adhéré à la plaie, me forçant à serrer les dents pour ne pas hurler. Ma main gauche attrapait fermement la barre du lit et je grognais de douleur pour étouffer les éventuels cris qui pourraient s’échapper. Les larmes, elles, perlaient à mes yeux, non pas de tristesse mais de contenance. Je me concentrais tellement pour ne pas crier que j’en pleurais, me trouvant complètement ridicule par la même occasion. Gabriel se perdait en une multitude de désolé, je ne lui en voulais pas, au contraire, elle ne faisait que m’aider. Nous étions conscients, l’un comme l’autre que ce ne serait pas tâche facile et ça ne l’était pas du tout, mais la confiance était assez forte pour aller jusqu’au bout de l’entreprise. Je le pensais sincèrement. Toujours coincé entre le rêve et la réalité, je luttais comme je pouvais contre la fièvre qui m’avait gagné petit à petit, priant pour que cela cesse. J’étais épuisé alors qu’on venait juste de commencer. Pour cela, je maudissais l’infirmière précédente d’avoir voulu me droguer au point d’en être K.O. Gabriel finissait d’enlever le tissu et je débloquais ma respiration en un soupir de soulagement. Un soulagement pour une première étape de finie. Ma psy trempait une nouvelle fois le linge et me le remettait sur mon front. Je sentais à nouveau la fraîcheur m’envahir et fut ravi. Ce n’est que lorsqu’elle regarda l’état de la blessure qu’elle murmurait quelques paroles peu rassurantes. Je ne m’étais pas attendu à ce que la plaie soit un jeu d’enfant, non, bien au contraire, je ne fus donc pas surpris de ses mots. Je lui disais tranquillement d’y aller, et l’encourageais à aller jusqu’au bout, nous nous l’étions en quelques sortes promis. Je fixais à nouveau le plafond mais la lumière s’était mise à m’aveugler. En moins de quelques secondes il n’y avait plus qu’une étendue de désert devant mes yeux. Je fus perdu dans cet enfer pendant quelques minutes qui me parurent une éternité. C’était le sédatif qui m’entraînait, ne voulant lâcher prise. Je m’accrochais au décor de l’infirmerie, l’éclairage était devenu soleil, un soleil brûlant et aveuglant. La chaleur étant représentée par la fièvre, et le soleil par l’éclairage. Lorsque celui-ci m’aveugla une nouvelle fois j’étais de retour dans l’infirmerie et respirais rapidement. Paniqué, j’étais paniqué. « Deven ? Calme-toi... ». Ma main serrait toujours le lit et je sentais celle de Gabriel sur la mienne. Je cherchais désespérément son regard et finis par le trouver au bout de quelques secondes. La jolie brune me fit un sourire et posai sa main sur ma joue. Je me détendais un peu.

    Le tissu avait été retiré, je refusais catégoriquement de bouger, je restais fixe, préférant éviter des douleurs inutiles. Toutefois, je grimaçais avant de donner mes recommandations à Gabriel. Je ne voulais pas qu’elle s’arrête en chemin quoi que je dise. Quoi qu’il se passe je lui demandais d’aller au bout, sans faire marche arrière. Je la regardais avec un air suppliant tout en tentant de lui faire comprendre que ça allait. Oui, je voulais lui dire que ça allait, que je n’étais pas si mal que ça, même si c’était se mentir un peu. Je ne voulais pas qu’elle s’en fasse, elle avait l’air si… tendue. « Je te le promets. Je...je vais d'abord enlever la balle. Elle n'est pas très enfoncée, mais je ne vais pas te cacher que ça va être douloureux. Ensuite je désinfecterai la plaie, et puis je vais la recoudre, avant de faire le bandage. ». J’acquiesçais une nouvelle fois d’un petit geste rapide, voulant à tout prix cacher mon inquiétude croissante. Lorsqu’elle posa sa main sur le côté de mon épaule, je me retenais de reculer. Je me remis à serrer la barre du lit, attendant. L’attente ne fut pas si longue que ça. Armée de sa pince, Gabriel se penchait pour aller chercher la balle. J’observais à nouveau le plafond, évitant le plus possible de regarder la lumière. Ce n’est que lorsque la pince pénétra dans la plaie que je serrais une nouvelle fois les dents. Je gémissais et me cambrais, compliquant la tâche de Gabriel et je le savais. Je le savais mais c’était plus fort que moi. Je tournais la tête de l’autre côté, ne voulais pas croiser son regard. Je mourais d’envie de lui dire d’arrêter. La douleur se faisait de plus en plus forte au fur et à mesure qu’elle continuait de chercher l’objet du crime. Je sentis soudain, la balle se déplacer à l’intérieur de la blessure, ne pouvant me contenir davantage, je laissais échapper un cri qui retentît dans toute la pièce. La respiration accélérée je fermais les yeux et serrais le lit à m’en faire mal. Ma main gauche tremblait sous la pression exercée et je commençais seulement à récupérer une respiration normale. La sueur était bloquée par le linge trempé et c’était mieux ainsi. La balle était enfin sortie. Je le compris que lorsque Gabriel m’adressa la parole. « Le plus gros est fait, je crois. Tiens bon, le reste sera moins douloureux. ». Je ne bougeais pas et grimaçais alors qu’elle compressait la plaie. Il restait encore deux étapes : Recoudre, et panser. Deux étapes où il faudrait encore supporter la douleur, même si celle-ci serait moindre comparée à celle ressentit à l’instant. Je tournais finalement la tête vers elle. « Merci… Je te fais toujours confiance. ». Sans plus attendre, je fermais les yeux quelques instants, complètement exténué.


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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeLun 30 Aoû - 17:41


« congralutations, you're like superman batman. »


    Un cri, encore une autre. Un cri déchirant de douleur, un cri à réduire le cœur de quelqu'un en lambeaux. Si Gabriel n'aurait pas été à côté de lui, elle aurait bien cru qu'on était en train de le torturer. C'était dur, de voir son patient si souffrant. Mais c'était la seule solution pour le soigner. La seule. Elle aurait voulu faire autre chose, comme lui tenir la main pour lui donner un peu de son maigre courage. Lui murmurer que tout ira bien après, qu'il n'aura plus mal. Lui dire des choses, vraies ou fausses, pour le sortir de cet enfer. A la place de ça, elle tentait de rester calme. Et c'était dur, si dur. Son petit être si sensible ne pouvait pas rester stoïque face à la douleur de Deven, qu'elle appréciait beaucoup. Et elle savait que c'était elle, la coupable de sa douleur, de tout ce mal. Elle avait méticuleusement enfoncé la pince dans son épaule et avait déclenché l'enfer, sans attendre. Il respirait vite, tellement vite. La belle aurait presque cru que son cœur allait lâcher. Sa main était toujours accrochée au lit, et tremblait. Deven serrait si fort le lit qu'on aurait pu croire qu'il allait se briser sous sa force, qui le quittait de plus en plus. Il souffrait affreusement, et ne semblait pas voir le visage de celle qui lui infligeait tant de mal. Elle était consciente d'avoir plongé son patient dans un néant qui le guettait et s'en mordais déjà les doigts. L'image de son patient lui était insupportable, si bien qu'elle voulait arrêter, tout. La brune aurait voulu hurler le nom d'une de ses collègues pour finir, mais elle en était incapable. Elle prenait sur elle, si fort. Il fallait qu'elle le fasse. Rapidement, l'ancien militaire se mit à remuer, sans qu'elle s'y attende vraiment. Presque instinctivement, Gabriel posa sa main libre sur le haut de son torse pour le tenir en place, pensant que sa force aurait raison de la sienne, endormie par la fièvre et les calmants. Il ne fallait pas qu'il bouge, s'il ne voulait pas souffrir davantage. Mais la jeune femme savait qu'il n'était plus maître de son corps, et que sa réaction était bien plus qu'humaine. Qui serait resté sagement allongé, sans prôner aucun signe de douleur ? « Non, ne bouge pas ! C'est bientôt fini. ». La psychologue soupira de soulagement lorsqu'elle vit la balle au bout de sa pince. C'était terminé. Le petit objet était sorti, et le plus dur était passé. Elle n'avait causé aucun dégât interne, et c'était surement ce que Gabriel craignait le plus. Son patient s'était calmé, sa respiration en était le témoin. Sans attendre, la brune déposa une compresse sur la plaie pour stopper le sang, qui commençait déjà à colorer le petit bout de gaze blanc.

    Deven n'avait pas bougé, quand elle lui annonça que le pire était passé. Gabriel s'en inquiéta, craignant d'avoir fait quelque chose de mal ou qu'il soit encore plus mal en point qu'avant. Il tourna finalement le visage vers elle, alors qu'elle allait ouvrir lui demander s'il allait bien. « Merci... Je te fais toujours confiance. ». La jeune femme laissa un sourire attendrit se glisser sur ses lèvres, sans quitter son patient des yeux. Il avait déjà fermé les yeux, plus que fatigué par toute cette douleur et son état déjà bien trop affaibli. Elle le remerciait intérieurement, de croire en elle. Un sentiment qu'elle n'avait plus ressenti depuis longtemps, un sentiment de confiance. Elle voulait tant faire, pour qu'il garde cette confiance, pour ne pas le décevoir. « C'est moi qui te remercie de m'accorder ta confiance. ». La brune attrapa le nécessaire pour recoudre la plaie et le poser sur ses genoux, le temps de le préparer convenablement. C'était loin d'être la première fois qu'elle allait recoudre une blessure, et était alors plus rassurée. Elle savait bien ce qu'elle avait à faire. « Ce ne devrait pas être trop douloureux, si tu ne bouges pas trop. Les enfants versaient bien quelques larmes parfois, mais courageux comme tu es, ça devrait aller.. Elle lui adressa un dernier sourire avant de reporter son attention sur l'aiguille courbée qu'elle tenait dans les mains. Elle se souvenait des visages tristes des enfants à la vue de l'horrible aiguille, et des petites larmes qui coulaient sur leurs joues quand elle avait traversé leur peau. Elle se souvenait des larmes, mais aussi de leurs sourires lorsqu'elle leur tendait une sucette, en leur disant qu'ils avaient courageux. Ce côté humain qu'elle n'avait jamais perdu était bien là. Elle aurait aimé pouvoir en donner un peu aux autres infirmières, trop froides à son gout. Après tout, c'était peut-être son expérience avec des personnes plus jeunes, qui l'avait rendu comme ça. Quoi qu'elle avait toujours été comme ça, ou presque. Elle avait beaucoup changé, après « l'accident ». Elle qui aimait tant aller vers les autres les rejeter, comme paniquée d'avoir un certain contact, ou un geste un peu trop violent. Presque surprise de retombée dans de telles pensées, la brune secoua la tête. Un dernier soupire pour se donner du courage, puis la jeune femme approcha la tige recourbée de la plaie. Lentement, elle l'enfila dans la peau, et tira le fil avec douceur. Gabriel se doutait que ce n'était pas la première fois que Deven avait eu recours au fil et à l'aiguille. Le travail de militaire encourait souvent des blessures, parfois même bien plus grave que la sienne. Elle était curieuse de savoir comment il pouvait être, sur le terrain. Surement un bon militaire, elle n'en doutait pas. Quelqu'un d'agile et de confiance, qui aimait son travail. Et puis tout s'était envolé, comme si la vie avait eu besoin de tout lui retirer. La brunette préféra arrêter de penser à de telles choses, et continua son travail qui refermait petit à petit la vilaine plaie que le garde lui avait causé. Ce n'était jamais agréable, d'avoir recourt à cette solution pour refermer une plaie. Rare était les personnes qui étaient ravies de sentir une aiguille traversées leur peau. La brune s'aventura à jeter un œil à son patient, et ne put s'empêcher de sourire. « Je suppose que ce ne sont pas tes premiers points de suture... Je me trompe ? Rassure-toi, j'ai bientôt fini. Encore quelques points, et tu seras tranquille, promis. ».
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Deven J. Holloway

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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeMer 1 Sep - 19:00



    « Thanks to you. »


    La douleur, la balle qui est retiré du trou qu’elle a causé. Une main qui serre le lit, fort, si fort. Une lumière aveuglante, prête à faire perler des larmes sur mes joues rouges. La chaleur qui revient à grand pas, qui ne m’a jamais quitté malgré le linge trempé. Un mouvement brusque. Je me cambre, instinctivement, ce n’était plus moi qui pensait mais mon corps qui hurlait autant que je pouvais crier. La respiration accélérée, je tentais de serrer les dents une nouvelle fois, priant intérieurement pour que cela cesse. Je ne voulais pas repartir là bas, dans cet enfer brûlant et pourtant, la condition actuelle et la douleur me ramenaient tout droit dans cet horrible endroit. Dans cette chaleur étouffante, proche de ces rires environnants, contents et satisfaits de leurs actions. Une vengeance contre des militaires ? Probablement. Je rouvrais les yeux pour n’apercevoir qu’une étendue de sable fin, encore une fois. Je clignais des yeux, la tête tournée vers l’autre côté. Gabriel ne devait pas voir. Non elle ne devait pas. J’étais conscient de la difficulté de la tâche que je lui avais confiée. La souffrance qu’elle devait ressentir elle aussi. Une certaine envie de s’enfuir en courant peut être. Mais non, elle restait là, fidèle à son poste et prenait même le temps de m’empêcher de me faire plus de mal. Une main posée pour m’obliger à rester tranquille. Des paroles qui voulaient tout dire. Puis une délivrance. La balle n’était plus là. Je restais immobile et grimaçais en sentant la compresse appuyée sur la plaie. Le cauchemar prenait fin. Il ne restait plus que deux étapes. Deux petites étapes dont j’avais en quelques sortes eu l’habitude. Une fois ma respiration redevenue à la normale, je tournais la tête vers elle pour la remercier et lui montrer que j’avais toujours confiance en elle. Automatiquement je fermais les yeux, la main crispé sur la barre du lit, je la détachais lentement. Je pliais mes doigts un à un pour vérifier qu’il n’y avait aucune lésion. J’avais serré si fort…

    « C'est moi qui te remercie de m'accorder ta confiance. ». J’esquissais un sourire et gardais néanmoins les yeux fermés. Non je ne voulais toujours pas m’endormir, mais fermer les yeux me détendaient un petit peu. Pour une fois. De nouveaux bruits métalliques retentissaient pendant que je cherchais à quoi cela pouvait bien correspondre. Je me doutais qu’il devait s’agir du matériel pour la troisième étape : Recoudre. « Ce ne devrait pas être trop douloureux, si tu ne bouges pas trop. Les enfants versaient bien quelques larmes parfois, mais courageux comme tu es, ça devrait aller… ». Nouveau sourire. J’ouvrais à nouveau les yeux cette fois. Oui ce serait beaucoup moins douloureux, même si une aiguille qui transperce la peau ça ne fait jamais plaisir. J’observais Gabriel sourire, ravi qu’elle continue de sourire malgré tout ce qui venait de se passer. Mes yeux passaient sur l’aiguille recourbée qu’elle tenait dans sa main, je laissais échapper une légère grimace mais me réconfortais en me disant que ce n’était rien comparé à la pince qui s’était enfoncée précédemment dans la plaie. « Je ne bougerai pas chef. Je ne voudrai pas que tu loupes ton point… Ce serait dommage. Montre-moi tes talents de couturière ! ». Même sous le sédatif je trouvais encore le moyen de faire de l’humour. Charmant. Je levais les yeux au ciel, conscient de ma bêtise et laissais retomber ma main gauche sur le matelas. Un soupir de la part de ma psy me fît comprendre que la séance de couture arrivait à grand pas. Je gardais la tête tournée vers elle et observais. Lorsque l’aiguille me traversa finalement la peau une première fois je grimaçais, peu ravi d’y avoir droit une énième fois. Néanmoins, ce n’était pas la première fois que je mettais les pieds dans une infirmerie et particulièrement celle-ci. Je me souvenais encore du jour où l’un des patients du Bloc C m’avait presque broyé les cotes. Ça n’avait pas été une partie de plaisir non plus cette histoire. Surtout la convalescence. « Je suppose que ce ne sont pas tes premiers points de suture... Je me trompe ? Rassure-toi, j'ai bientôt fini. Encore quelques points, et tu seras tranquille, promis. ». Gabriel voyait juste. Mes lèvres laissèrent un léger sourire pointer le bout de son nez. Je la laissais faire et fermais les yeux à nouveau, histoire de me reposer un peu. Quelques minutes plus tard je les rouvrais, la jolie brune avait fini de recoudre. Il ne restait donc plus qu’une seule étape. Je soupirais et souriais à nouveau. J’avais l’impression que ma psy mourait d’envie de me poser des questions. « M’est d’avis qu’il y’a des questions qui te brûlent les lèvres, je me trompe ? Tu as eu raison pour les points de sutures donc peut être que je vais marquer un point… ». Même épuisé, j’arrivais mieux à discerner ce qui m’entourait. Ce n’était pas le cas au tout début, surtout à mon réveil ici. Leur dose de Sédatif aurait pu assommer un cheval, ils n’ont pas lésiné sur les seringues.

    La fièvre se dissipait petit à petit, si bien que j’attrapais lentement le linge mouillé sur mon front et le tendait à Gabriel. Non pas que je voulais qu’elle le trempe à nouveau, je voulais juste le lui rendre. Par la même occasion j’attrapais sa main et caressais sa paume avec le pouce. « Bon travail Doc… Je t’accorde la note de… Hum. 18/20 ! ». Mes lèvres arboraient un nouveau sourire avant que je ne lâche sa main pour reposer la mienne. J’avais beau aller un peu mieux, la force utilisée pour serrer le lit ne m’avait pas aidé à retrouver la forme. Je savais que les questions viendraient, je m’y étais préparé, j’étais prêt à y répondre, je lui avais promis et je comptais tenir ma parole. Refermant les yeux une énième fois, je me laissais partir accompagné des effets du sédatif, si bien que je ne pus pas assister à la dernière étape des soins. Je ne me réveillais qu’une demie heure plus tard.


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Gabriel I. McMahon

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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeSam 4 Sep - 0:18



« you're so cute when you sleep. »


    C'était fini. Le calvaire, les cris et la douleur lancinante. C'était fini, enfin. Cet instant qui avait semblé duré une éternité était bel et bien terminé. Pour elle, mais surtout pour lui. Enfin. L'ancien militaire pliait les doigts, comme pour retrouver la mobilité d'une main qu'il avait tant maltraité pendant le temps que la brune retire la balle. Il avait souffert, c'était certain. Mais il lui faisait confiance, il lui avait dit. Et ces mots-là lui avait réchauffé le coeur autant qu'un grand feu. Elle n'avait pas abandonné, elle n'avait pas brisé sa parole. Une pointe de fierté naissaient en elle. Cette fois, elle n'avait pas fuit devant le problème. Surtout celui d'un adulte. C'était tellement plus simple de se donner du courage lorsqu'il s'agissait d'un enfant innocent. Gabriel avait, selon le vigile et l'infirmière, soigné un homme qui avait essayé d'étrangler sauvagement une autre patiente. Elle savait que Deven était différent, et aurait mis sa main à couper qu'elle y était pour quelque chose. Oui, c'était même sûr. Il n'aurait pas agressé cette fille si elle ne l'avait pas cherché. Mais était-ce vraiment une excuse ? La brune ne savait plus trop. Elle voulait tellement défendre son patient qu'elle avait bien du mal à rester les pieds sur Terre. S'il est ici, c'est parce qu'il a fait du mal aux autres, Gabriel. Oui, mais ce n'était pas de sa faute. Rien n'était de sa faute. C'était cette tragédie, qui l'avait poussé à devenir fou. Juste cette tragédie. Deven n'était pas quelqu'un de méchant, il n'avait pas mauvais fond. Bien au contraire. Elle le sentait, ce genre de choses-là. Et elle savait qu'il n'était pas le seul coupable dans cette affaire de course poursuite et de violence. Elle avait vraiment hâte de savoir la vérité, juste pour avoir l'esprit tranquille. La jeune femme se posait mille et unes questions, et préféra rapidement sortir de ses pensées pour finir le lourd travail qu'elle avait commencé. Elle l'avait prévenu qu'elle allait attaquer la suture de la plaie que la balle avait causé. L'ancien militaire lui offrit un beau sourire, puis ouvrit les yeux. Ceux de Gabriel avait rapidement croisé les siens avant de reprendre la préparation du matériel de « couture » . Il fit la grimace, visiblement pas très enchanté d'avoir à faire à la terrible aiguille qui allait traverser sa peau.

    Cette moue arracha un sourire à la brune. « Je ne bougerai pas chef. Je ne voudrai pas que tu loupes ton point... Ce serait dommage. Montre-moi tes talents de couturière ! ». Un sourire, puis un rire. Même dans un tel état, il gardait son humour. Elle admirait son courage. Son regard avait déjà rejoins le plafond blanc, alors que sa main s'était reposé sur le lit. « Chef ? Oh, c'est bien trop pour moi ! ». Un nouveau rire, un peu plus retenu cette fois-ci. « Je trouve ça formidable, que tu gardes tant d'humour alors que finalement tu vas pas si bien que ça. J'espère que ça dura ! ». La psychologue jeta un dernier coup oeil à son patient avant de soupirer. Elle était prête. Deven avait décidé de tourner la tête vers elle, comme pour voir si son travail serait bien fait. La brune ne perdit cependant pas sa concentration, et passa avec douceur et habilité l'aiguille dans la peau du beau blond. Gabriel devinait sa grimace, et esquissa un sourire. Elle lui glissa quelques paroles, qui eu pour don de faire légèrement sourire son patient. Ce dernier avait fermé les yeux. Peut-être sous l'effet de la douleur ou de la fatigue. La brune s'en inquiéta un moment, soucieuse de le refaire souffrir, encore une fois. Rapidement, la plaie était refermée. L'ancien militaire échappa un soupire, puis un sourire. Il avait deviné la curiosité grandissante de Gabriel à son sujet. « M'est d'avis qu'il y'a des questions qui te brûlent les lèvres, je me trompe ? Tu as eu raison pour les points de sutures donc peut être que je vais marquer un point... ». Elle ne put s'empêcher de sourire, encore. Des questions qui lui brûlaient les lèvres ? Dieu sait qu'elle en avait à son sujet ! Elle avait une envie de tout savoir sur lui, de le connaître vraiment. Parce qu'il en valait la peine et parce qu'elle était curieuse. Pourtant, elle ne ressentait pas ce besoin de tout savoir avec chaque personne qui l'entourait. Mais Deven l'intriguait et l'attirait, d'une certaine façon. « Oh, si tu savais, il y en a tellement... mais je voudrai surtout savoir ce qu'il s'est passé tout à l'heure... si tu veux bien. ». Un sourire triste se dessina sur ses lèvres, presque gênée de poser une telle question. Elle voulait savoir, avoir la vérité. Pour avoir la conviction que son patient n'était pas mauvais, que ce n'était qu'une image que les autres membres du personnel voulaient lui coller au visage. La jeune femme savait déjà ce qu'elle allait entendre, sans les détails, mais elle savait. Elle était sûre, tellement sûre. « Mais je comprendrai, si tu ne veux pas me dire. Et je comprendrai si tu veux en savoir plus, toi aussi. ». Parce que ça c'était passé comme ça, la dernière fois. C'était chacun son tour. Elle ignorait encore si c'était par pure provocation, par jeu ou simplement par curiosité. Les débuts avaient été un peu dur, la faute à des matons un peu trop envahissants. Mais bizarrement, la brune n'éprouvait pas cette gêne avec lui. Cette gêne qu'elle avait avec les autres sur son passé n'était pas la même; elle était différente. Peut-être parce qu'il avait souffert de quelque chose de semblable, d'une douleur similaire. Mais cette honte en elle était toujours là, tout comme les regret, la souffrance et les souvenirs qui la rongeaient de l'intérieur. Elle était sûre que Deven pouvait comprendre, qu'il pouvait ressentir ces choses-là. Rien n'était pareil.

    Le beau patient avait l'air de ne plus avoir de fièvre. Si bien qu'il retira le linge humide de son front, pour le tendre à la jeune femme. Elle lui offrit un sourire, soulagée qu'il soit débarrassé de cette fièvre qui ne l'aidait pas. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il attrape sa main au vol, et encore moins à ce qu'il se montre si doux en la caressant avec son pouce. Gabriel lança un regard surprit à son patient, alors que ses joues commençaient presque à rosir. Elle en était presque troublée, et cligna des yeux comme une enfant. Rapidement, son regard s'écrasa sur leurs mains, alors qu'un sourire commençait à se glisser sur ses lèvres. Ce geste de tendresse lui allait droit au coeur. « Bon travail Doc... Je t'accorde la note de... Hum. 18/20 ! ». Un nouveau rire s'échappa des lèvres de la brune. C'était indéniable, ce garçon était vraiment merveilleux. Même sous de lourds sédatifs, il avait toujours autant d'humour et de bonne humeur. C'était tellement agréable. « Dix-huit ?! Je suis une bonne élève, alors. Je suis pas sûre de mériter tant, mais je te remercie. ». La jeune femme le regarda sourire, puis fermer les yeux. Il était épuisé, à bout de force. Elle décida d'attendre un moment, le temps qu'il s'endorme, pour panser son épaule le plus doucement possible. Il s'était déjà endormi, et elle voulait profiter des effets qu'il restait des sédatifs pour le soigner. Elle avait procédé de façon méthodique, et avait fait en sorte qu'il puisse être relativement libre de ses mouvements pour la suite. La brune ne voulait pas lui infliger une gêne de plus. Elle avait pris son temps, et était contente de ne pas avoir réveillé son patient. Son visage semblait paisible, semblable à un petit ange endormi. Non, il dormait encore. Elle était affreusement curieuse, encore une fois. Elle restait assise sur sa chaise, le coude posé sur un genou et sa main accueillant sa joue. Elle avait l'air d'une adolescente, comme ça. Et s'il faisait un cauchemar ? Son inquiétude montait, de minutes en minutes et de secondes en secondes. Elle mourait d'envie de lui poser la question à son réveil; ce qui ne tarda d'arriver. La psychologue soupira presque de soulagement en voyant les magnifiques yeux verts du détenu du bloc C s'ouvrirent. « Tu as bien dormi ? Tu...tu n'as pas fait de cauchemar ? »
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Deven J. Holloway

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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeJeu 9 Sep - 21:20



    « I don’t want to scare you. »


    Il ne restait plus que deux petites étapes. Deux misérables étapes qui ne feraient plus souffrir comme les précédentes et cela avait le don de rassurer un peu. J’observai tranquillement Gabriel préparer ses ustensiles de couture. Lorsque je vis l’aiguille recourbée je grimaçais légèrement. Ma main gauche était libre et délicatement posée sur le matelas. La respiration avait retrouvé un rythme plutôt normal et j’en étais ravi. Je lui disais, sourire aux lèvres, de me montrer ses talents de couturière mais également que je ne bougerais pas d’un centimètre pendant toute la manœuvre. Et c’était vrai, je n’allais pas bouger, après tout j’avais « l’habitude » de ce genre de retouches. Rares sont les militaires qui n’ont jamais eu à faire avec l’aiguille. J’en venais même à rire de mes propos, je m’étonnais autant que je pouvais étonner ma jolie psy. Mon attention se reposait quelques instants sur le plafond blanc, trop blanc avant que Gabriel ne me réponde. « Chef ? Oh, c'est bien trop pour moi ! Je trouve ça formidable, que tu gardes tant d'humour alors que finalement tu ne vas pas si bien que ça. J'espère que ça dura ! ». Honnêtement, je ne le savais pas non plus. J’aurai pu rester là à me plaindre et gémir sans arrêt mais je ne le voulais pas. Je ne le voulais plus. Je grimaçais une nouvelle fois lorsque Gabriel passa l’aiguille dans ma peau mais ne détournais pas les yeux pour autant. Cependant, je finis par les fermer quelques instants, comme envahi par une nouvelle vague de sommeil. Un sommeil nouveau, peut être ce genre de sommeil qu’on dit réparateur ? Je n’en savais rien, la seule chose dont je pouvais me rendre compte était que je sombrais peu à peu. Puis vint le moment où je ne sentais plus l’aiguille s’enfoncer dans ma chair et resserrer la plaie, celle-ci était refermée. Je rouvrais les yeux. Gabriel avait émis l’hypothèse que je connaissais ce genre de situation, ce par quoi je lui avais répondu d’un sourire. Je comprenais la curiosité qui marquait ses traits, cette envie brûlante d’en savoir plus sur l’homme en face d’elle. En savoir plus sur ma personne. Oui, ils avaient tous voulu savoir à un moment ou à un autre, jusqu’à maintenant, aucun n’avait réussi à savoir ne serait-ce qu’une bribe de mon passé qui ne voulait pas être oublié. Que ce soit par mes rêves ou le lieu dans lequel je me trouvais, tout me ramenait toujours à ce maudit passé et ce maudit jour où tout a basculé.

    Ouvrant la bouche pour lui faire sous entendre que j’avais compris sa curiosité vis-à-vis de moi, Gabriel en avait sourit. « Oh, si tu savais, il y en a tellement... mais je voudrai surtout savoir ce qu'il s'est passé tout à l'heure... si tu veux bien. ». J’eus un sourire gêné vis-à-vis de la fin de sa phrase, mais je m’étais préparé à la question depuis son arrivée. La jolie brune semblait gênée elle aussi, même si je jugeais qu’elle n’avait pas à l’être. Mes lèvres se pinçaient légèrement alors que je baissais les yeux vers ma plaie refermée. Celle-ci faisait toujours un mal de chien mais je faisais tout pour ne pas y penser. « Mais je comprendrai, si tu ne veux pas me dire. Et je comprendrai si tu veux en savoir plus, toi aussi. ». Bien évidemment que je voulais en savoir plus sur elle, et sur ce qui s’était passé pour qu’elle ait ses marques ancrées dans sa peau. Je n’osais simplement pas lui demander. De peur de paraître indiscret sans doute. La chaleur s’était dissipée, j’allais un peu mieux et remerciais Gabriel intérieurement pour cela. Je retirais le linge de mon front et lui tendis. Lorsque sa main vint pour le rattraper je l’attrapais doucement, et m’amusais à caresser sa paume avec mon pouce. Un geste tendre, qui signifiait un merci, peut être même plus qu’un merci mais c’était un remerciement tout de même. J’étais véritablement touché par ce qu’elle avait fait, et surtout pour ce qu’elle avait fait pour moi jusqu’à présent. C’était la seule, ici, à prendre ma défense de cette façon là, sans doute à cause d’un passé aux tendances similaires, je n’en savais rien. Mais une similitude qui ne fallait pas négliger pour autant. Peut être étions nous plus à même de se comprendre grâce à « ce point commun » ? Oui je voulais le croire. Notre rapprochement n’était pas juste une histoire d’aide dans un seul sens, non, je pensais dur comme fer qu’il s’agissait d’une aide mutuel, d’un véritable échange entre nous. Avec un sourire je m’amusais à lui attribuer une note, celle de 18 sur 20, pour ce magnifique boulot. Gabriel en riait, ce qui avait le don de me faire sourire par la même occasion, et ce malgré le fait qu’il restait encore une étape à passer. « Dix-huit ?! Je suis une bonne élève, alors. Je suis pas sûre de mériter tant, mais je te remercie. ». Je souriais de plus bel, ravi qu’elle le prenne avec toujours autant de sourires et de complicité. Je n’avais pas souris de cette façon là depuis deux ans, pas d’une façon aussi légère.

    Puis, sans m’en rendre compte, mes yeux s’étaient fermés, laissant place à l’obscurité, la fatigue avait fini par reprendre son droit, tout comme le sédatif que je retenais depuis trop longtemps. J’ignorais même comment j’avais pu tenir de cette manière, à mi-chemin entre la noirceur et la réalité. Sans doute à cause de la douleur ? Je me sentais à présent rassuré et confiant, je savais que Gabriel ne me laisserait pas, tout comme je savais que le plus dur était passé. Aucun rêve ni cauchemar ne vint troubler ma demie heure de sommeil réparateur. Lorsque je rouvrais les yeux l’un après l’autre, rien n’avait bougé, je me trouvais toujours à l’infirmerie et c’est comme si je m’étais assoupi que quelques minutes. Je clignais plusieurs fois mes paupières et croisa le regard de ma psy. « Tu as bien dormi ? Tu...tu n'as pas fait de cauchemar ? ». Je tournais le regard quelques instants, l’air visiblement perdu. Combien de temps avais-je dormi ? Mes prunelles émeraude plongeaient dans le regard de Gabriel. « Combien de temps ais-je dormi au juste ? Non... Je n'ai pas fais de cauchemar...». Je fronçais légèrement les sourcils, un air interrogateur sur le visage. Lorsque je posais mon regard sur ma blessure, celle-ci était pansée et bien emballée sous une multitude de bandages. Je pouvais bouger mon bras même si je préférais ne pas tester immédiatement. Je tentais néanmoins un nouveau redressement, je commençais déjà à être agacé de rester allonger. Je gémissais légèrement, le sédatif ayant disparut de mon organisme, je sentais pleinement la douleur. Je me redressais juste assez pour pouvoir observer Gabriel correctement. Je me rappelais, elle voulait savoir ce qui s’était passé pour que je me retrouve ici. Je réfléchissais et faisais la moue. Je ne voulais pas qu’elle me prenne pour un monstre. « Euh… Je… ». Mes lèvres se pinçaient à nouveau alors que je grimaçais vis-à-vis de mon épaule. Je laissais échapper un soupir avant de reprendre. « Ce qui est arrivé tout à l’heure n’était pas de ma faute… ». Un nouveau silence. Mes yeux se baissaient. « S’il te plaît, ne me prends pas pour un monstre… ».

    J’observais le liquide de la perfusion pénétrer dans mes veines doucement et déglutissais, peu rassuré. J’avais peur d’être jugé, j’avais peur qu’Elle se mette à me juger. « Samaël s’est montrée trop curieuse vis-à-vis de mon passé, et a tenu des propos que j’ai jugé irrespectueux envers ma femme…Je veux dire, mon ex-femme. ». Un air triste se dessinait sur mon visage alors que j’osais enfin de parler de ma femme en tant que « souvenir », en tant que « passé » qui ne reviendrait pas. Je ne voulais pas faire peur à Gabriel, je ne le voulais vraiment pas. « Je n’ai pas pu supporter et j’ai… Riposté. Je ne voulais pas la tuer, j’ai réagis instinctivement, comme une…Crise de panique. ». Mes sourcils se fronçaient en même temps que je parlais, j’essayais également de comprendre mon attitude mais celle-ci m’échappait encore. L’instinct, oui c’était bel et bien par instinct. « Les matons sont arrivés et j’ai riposté de la même façon avant de prendre la fuite. Je ne sais pas pourquoi… J’ai eu envie de sortir. J’étais paniqué. Entre temps Samaël a voulu se venger et m’a sauté dessus. Et puis tout s’est enchainé… Les gardes, les médecins, les matons, tout… Les coups aussi. Je voulais juste…Sortir. M’en aller d’ici, retrouver une vie normale. ». Les lèvres tremblaient essayant de retenir de nouveaux sanglots qui voulaient faire leur apparition. Je déglutissais à nouveau et ravalais mes larmes. « Il est clair à présent que je ne suis pas prêt de sortir dans les jardins à nouveau… ». Je me penchais soudain pour attraper la main de la jolie brune. « Je ne veux pas retourner dans le Bloc C le temps de ma convalescence. Je préférerais l’isolement, à choisir Gabriel… ». Je lâchais sa main et voulu me ronger les ongles. Au lieu de ça je me contentais de répéter dans un murmure : « Non, je ne veux pas y retourner, je ne veux pas… Ce n’est pas ma place.»


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MessageSujet: Re: It's not what you think // Gabriel    It's not what you think // Gabriel  Icon_minitimeSam 11 Sep - 0:04



« you're the cutest monster i've ever seen. »


    Il s'était endormi. Comme un enfant trop fatigué. Il l'avait l'air d'un ange comme, ça. Et surement pas à un patient dit « dangereux » du bâtiment C. Tueurs, violeurs, et tellement d'autres. Des patients qui avaient fait du mal autour d'eux, horriblement de mal. Pourtant, Deven était différent. Même éveillé. Il n'avait pas sa place, parmi ses fous furieux qui composaient le sordide bâtiment de béton. Gabriel ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas été transférer dans le bâtiment réservé aux hommes dont les crimes étaient « minimes » par rapport aux autres. Elle semblait être la seule à comprendre sa douleur, et être la seule à vouloir l'aider. Une situation qui la mettait presque hors d'elle. Son regard ne le quittait plus. Non, vraiment. Il ne semblait pas plus différent ou dangereux qu'elle. Il avait tué, pour sauver sa vie, c'était tout. Et puis l'incident avec sa femme, sur le coup de la panique. Mais il n'avait pas fait agit pour faire souffrir quelqu'un. Il était différent. Si différent...


    «Combien de temps ais-je dormi au juste ? Non... Je n'ai pas fais de cauchemar...». Un sourire, puis Gabriel fit mine de réfléchir un moment. Combien de temps? Elle ne savait plus trop. Elle avait passé tellement de temps à le regarder qu'elle ne savait plus. Le temps lui avait glissé entre les mains, et était surtout sorti de son esprit. Elle continuait de l'observer, alors qu'elle essayait de réfléchir. Deven fronçait les sourcils, comme soucieux de savoir qu'il s'était endormit. Et puis son regard s'écrasa sur sa blessure, recouverte de plusieurs couches de bandage. La brune dessina un rapide sourire avant de prendre la parole. « Je ne sais plus trop...Une demi-heure, surement. Je suis contente que tes cauchemars se soient envolés, cette fois-ci. J'espère que le bandage ne te gène pas trop, j'ai essayé de faire mon mieux sans te réveiller. ». Soucieuse des détails, elle jeta un coup d'oeil rapide à son bras et son épaule. Tout semblait être en place. Elle voulait qu'il soit à l'aise, surtout que la blessure le ferait souffrir pendant un certain temps encore. Elle fronça les sourcils alors qu'il tendait de se redresser. Il lâcha un gémissement, attaqué par la douleur. La jeune femme soupira et secoua la tête. « Tu aurais pu me demander de t'aider, au lieu de te faire mal à nouveau... ». Sa moue boudeuse se transforma néanmoins en un sourire. Son regard ne s'était pas détaché de son beau patient, convenablement redressé. Ce dernier abordait une moue qui se voulait réfléchie. Intriguée, la psychologue pencha légèrement la tête, cherchant à comprendre. « Euh… Je… ». Deven avait l'air un peu perdu, comme s'il ne savait pas par où commençait. Il pinça les lèvres et grimaça; sa blessure devait lui faire affreusement mal. La jolie brune lui lança un regard encourageant, son éternel sourire aux lèvres. Il soupira finalement, puis reprit. « Ce qui est arrivé tout à l’heure n’était pas de ma faute… ». Et puis un silence. Ses yeux avaient quitté les siens. Elle le savait, que ce n'était pas de sa faute. Oh oui, elle le savait, et elle n'en avait jamais douté. « S'il te plaît, ne me prends pas pour un monstre... ». Les yeux ambrés de la psychologue s'étaient agrandis. Elle le regardait, un air si surpris sur le visage, presque choqué. Oui, elle était choquée. Un monstre ? C'était idiot. Jamais elle n'aurait pu penser une chose pareille, c'était tout simplement impensable. Ce mot l'avait frappé en plein coeur. « Un... monstre ? ». Elle soupira et baissa légèrement la tête, et porta une main sur son front. « Comment pourrais-tu être un monstre... ». Un monstre. Mais quelles genre de choses avait-il fait, pour qu'il se qualifie de monstre ?

    « Samaël s'est montré trop curieuse vis-à-vis de mon passé, et a tenu des propos que j'ai jugé irrespectueux envers ma femme...Je veux dire, mon ex-femme. ». Le regard de la belle retomba sur son patient. Il n'était visiblement pas rassuré, et était surement peut-être gêné de justifier son acte de violence. Alors qu'un air triste s'était rapidement glissé sur le visage de Deven, pendant qu'un sourire très léger et rassuré se glissa sur les lèvres de la brune. Elle savait, qu'il n'y était pour rien, là dedans. Un poids s'envola, soudainement. Elle ne s'était pas fait d'idées, elle ne s'était pas trompée sur lui. A l'intérieur, elle rayonnait comme un véritable soleil. « Je n'ai pas pu supporter et j'ai... Riposté. Je ne voulais pas la tuer, j'ai réagis instinctivement, comme une...Crise de panique. ». Il fronçait les sourcils pendant qu'il continuait de prononcer ces mots, comme pour se forcer à comprendre, comme si quelque chose lui échapper. Au fond, sa réaction n'était-elle pas des plus normales ? Qui n'aurait pas réagi de la sorte ? Peu de gens. Gabriel hocha la tête et ne put s'empêcher de sourire. « Je le savais. Je le savais, que t'y étais pour rien... ». Les remords commençaient de ronger peu à peu la psychologue: comment avait-elle pu, le temps de quelques minutes, douter de de son innocence ? Son regard quitta le beau blond, pour s'échouer sur le sol. Comment avait-elle pu, alors qu'elle était si sûre ? « Les matons sont arrivés et j'ai riposté de la même façon avant de prendre la fuite. Je ne sais pas pourquoi... J'ai eu envie de sortir. J'étais paniqué. Entre temps Samaël a voulu se venger et m'a sauté dessus. Et puis tout s'est enchainé... Les gardes, les médecins, les matons, tout... Les coups aussi. Je voulais juste...Sortir. M'en aller d'ici, retrouver une vie normale. ». La brune contait d'écouter Deven avec autant d'attention qu'au départ. Elle était heureuse d'entendre les vraies raisons de sa venue ici, et non celles des autres membres du personnel qui prenaient un malin plaisir à déformer les propos. Elle releva finalement les yeux sur le blessé, et lui offrit un triste sourire. Sortir. Il voulait retrouver sa liberté, fuir ce nouvel enfer dans lequel il avait été plongé. Fuir une prison de sable pour en retrouver une en béton, quel triste sort. Surtout qu'il méritait plus que tout, cette liberté. Il avait un comportement exemplaire, avec Gabriel du moins. Ses lèvres tremblaient, mais semblaient de pas vouloir laisser les larmes s'échapper de ses beaux yeux verts. Il prit le temps de déglutir, pour ravaler d'éventuelles larmes.

    « Il est clair à présent que je ne suis pas prêt de sortir dans les jardins à nouveau... ». La brune haussa une épaule et osa un petit sourire. « Tu sais... Il faut essayer de faire abstraction des murs et des barreaux...Oh, je ne dis pas que c'est facile. Mais je suis là pour t'aider. Et puis, je viendrai te rendre visite aux heures de sorties, si tu veux bien. Comme ça, tu ne seras pas trop seul. ». Rapidement, elle esquissa un sourire, avant de regarder Deven se penchait sur sa main. Son regard se faisait interrogateur, puis plus doux quand elle sentie sa main dans la sienne. Cette dernière serra un peu sa main, en souriant un peu. « Je ne veux pas retourner dans le Bloc C le temps de ma convalescence. Je préférerais l'isolement, à choisir Gabriel... Non, je ne veux pas y retourner, je ne veux pas... Ce n'est pas ma place ». Il avait lâché sa main, avant de répété ses derniers mots. Non, ce n'était pas sa place. Elle était d'accord, horriblement d'accord. Elle ne voulait qu'il reparte dans ce bloc sinistre. Si elle avait eu la possibilité de faire changer les choses, elle l'aurait fait. Quitte à le faire dormir dans son bureau, sur le confortable sofa. Elle l'aurait fait, vraiment. La mine de Gabriel se fit affreusement triste. Elle ne voulait pas le laisser repartir. Elle soupira, puis prit place à côté de Deven sur le lit. Et sans réfléchir, elle se pencha sur lui, et le prit dans ses bras en faisant grandement attention à son épaule. La brune savait combien ce geste pouvait paraître déplacé, et elle savait les conséquences que cette étreinte pourrait avoir si quelqu'un rentrer dans le pièce. Mais elle s'en moquait. C'était pour elle sa seule solution pour le rassurer un peu, lui faire comprendre qu'il n'était pas seul. Elle lui glissa quelques mots, d'une voix douce, qui se voulait rassurante. « Et tu pensais vraiment que j'allais te prendre pour un monstre... Je sais. Je sais tout. Si ce n'était que de moi... Ce n'est pas ta place, tu as raison. Je vais tout faire pour retarder ton entrée dans le bloc, mais je ne peux rien te promettre... Je ferai de mon mieux. »

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