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 Beauty & the Beast (Pv)

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AuteurMessage
Sélina E. Woodward

Sélina E. Woodward

Beauty & the Beast (Pv) Avarachel14
◊ avatar : Rachel Weisz
◊ messages : 38
◊ citation : La réalité dépend de notre façon de l’envisager et de la considérer. Une fois toutes ses notions dans lesquelles nous plaçons nos fondements s’écroulent et se bouleversent, il nous devient impossible de faire la différence entre un rêve, ou un cauchemar, et la réalité susdite.

- welcome in shutter island
Groupe: Le personnel
Âge du personnage: 34 ans
Raison de sa présence sur l'île: Besoin de changer d'air, de prendre ses distances avec son époux et de pouvoir se retrouver

Beauty & the Beast (Pv) _
MessageSujet: Beauty & the Beast (Pv)   Beauty & the Beast (Pv) Icon_minitimeDim 25 Juil - 15:00

    Beauty & the Beast (Pv) F3w8sm Beauty & the Beast (Pv) 2ir11n9
    With Parker Jenkins & Sélina Woodward



    Elle court à travers des couloirs sombres, froids et glacials... Aucune lueur, aucune lumière, juste l'obscurité oppressant de façon insupportable la panique de son être... La sueur dégouline de son front, ses yeux respirent et transpirent tant la crainte que l'inquiétude... Elle est à bout de souffle... Où se trouve l'issue ? Que cherche-t-elle ? Quelle est sa quête ? L'entrechoquement de ses pieds dénudés sur le sol résonne tels les battements sourds d'une batterie dont le son aurait été étouffée... Son corps se laisse bercer par les frottements légers de sa blouse d'hôpital ne couvrant que son buste et son intimité... La vue se trouble, les couloirs commencent à se distordre... Un arrêt brusque et soudain, tel le choc violent que nous ferions tous contre une paroi invisible alors que nous nous dirigions droit dessus... Elle tombe, face contre terre... Ses mains tâtonnent, son corps tremble, elle n'ose relever les yeux... La douleur l'envahit, la grimace se lit sur son visage, quelque chose la fait souffrir, quelque chose la gêne, la dérange...

    « Non... Non... Non... »

    Sa voix s'élève en murmure alors qu'une force invisible la pousse à relever ses yeux bien qu'elle ne le désire en aucune façon. Un courant immuable l'entraînant vers cette crainte, vers cette peur qu'elle n'a d'autres choix que d'affronter. Un corps... Sans vie... Noyé dans une marre de sang... Un bébé, un petit être fragile et léger qui gisait là. Un voile sombre et écarlate entoure ce corps semblant si près et pourtant si loin. Des larmes naissent dans les yeux de notre fuyarde. Cette vision lui fait mal, la terrifie davantage. Une personne apparaît derrière le défunt bébé. Une femme à la chevelure sombre, au regard ténébreux et à l'aspect diaboliquement envoutant. Elle pose son regard noir sur cette dame au sol, étirant ses lèvres dans un sourire aussi malsain que sadique. Laissant la peur fusionné avec l'esprit de cette faiblarde, elle s'agenouille, redressant sa main garnie d'un grand couteau. Les larmes de notre victime se multiplient sur son visage, elle ne peut plus retenir ses sanglots qui coulent à torrent.

    « Non... Ne fais pas ça ! Arrête ! »

    Une supplication difficile, douloureuse, se mêlant à cette boule ne cessant de grossir dans sa gorge. Son autre semble se moquer de sa demande, de cette prière inespérée. Elle se contente simplement d'élargir son sourire avant de venir enfoncer brusquement la lame dans les restes de ce corps de bébé gisant toujours là. Un contact soudain, un changement de lieu tout aussi vif et rapide, une nouvelle sensation, celle de la chaleur...

    « Je suis là... »

    La ténébreuse femme ne s'est pas transformée, ni celle accablée par la peur. Tout s'est changé autour d'elles. Les lieux se sont métamorphosé en un petit bureau garni d'une table et de deux chaises métalliques. Une porte et une baie vitrée, rien d'autre... L'une contre l'autre, la fuyarde est enlacée par l'autre femme. Elle se surprend à se rattacher à ce corps, à le serrer également et à s'y agripper comme si cette demoiselle était son seul salut, sa seule chance, son seul moyen de vivre et de survivre.

    « Sauve-moi... »

    Murmure la ténébreuse à son oreille avant de venir glisser ses lèvres sur les siennes. Les yeux se ferment... Tout s'éteint... Tout devient noir... Elle répète sa supplication à trois reprises avant de finir par la hurler, l'unique visage du bébé revenant comme un flash saisissant.


    Je me réveillai dans un soubresaut... Encore un rêve, encore un cauchemar... Cela n'était même plus une surprise à vrai dire. Les mauvais rêves et autres terreurs nocturnes étaient devenus mon quotidien depuis que je l'avais perdu. Un souvenir qui s'accrochait à ma mémoire pour m'étreindre désagréablement. Un souvenir qui m'enlace, qui se resserre et qui me consume à petit feu un peu plus chaque jour. Plus qu'un souvenir, une culpabilité, un besoin d'anéantissement et d'autodestruction qui n'avait jamais quitté mon corps et mon esprit depuis ce funeste jour. Un comportement que j'apprenais à affronter et à guérir chez d'innombrables personnes mais dont j'étais incapable de m'en débarrasser moi-même. L'ironie de sauver des âmes en laissant pourrir la sienne. Tel avait été mon choix, telle avait été ma décision et, ce, bien que cela soit une volonté que ma raison ne pouvait contrôler. Agir inconsciemment, laisser votre subconscient prendre le dessus dans chacun de vos gestes, dans chacune de vos paroles et à chaque seconde que vous continuiez votre existence. Un acte de votre esprit que vous ignorez, autant soit-il mu par votre personnalité et vos ressentiments les plus profonds. Un simple exemple de la complexité de notre cerveau et de notre façon de vivre. Une manière comme une autre de sillonner et encore toujours ses limbes que l'on redoute, qui nous effrayent et n'en restent pas moins nôtres...

    Je passai les mains sur mon visage, comme pour m'assurer de mon réveil, tout en me redressant de ma couche. Je m'assis dessus tout en soupirant. Soupir d'exaspération, soupir d'incompréhension, soupir de perdition... Il est évident que dans mon état, je ne pouvais plus m'en passer. Même si je ne voulais pas avouer mon addiction, c'était une nécessité pour moi que d'étendre mon bras en cet instant vers ma table de chevet et de venir y chercher mon flacon de médicaments. Trois, quatre...? Je ne saurais dire le nombre de comprimés exact qui trouvèrent refuge dans ma main avant qu'ils ne disparaissent aussitôt dans ma gorge. Je saupoudrais le tout d'un verre d'eau que je me servis rapidement et que je vida d'une traite. Cela ne m'empêcherait pas de renouer avec mes cauchemars une fois la nuit tombée. Cela ne m'aiderait pas à me débarrasser de tout ce qui me pourrissait l'âme et l'esprit. Mais, au moins, cela me permettrait de tenir le coup et de ne pas sombrer dans la folie. Je ne pouvais pas, je ne devais pas devenir une cinglée parmi tant d'autres, comme l'ensemble de mes patients. J'étais une Woodward, un être fort et digne et non une ombre d'une existence passée s'étant détérioré au fil du temps et des évènements. Me conduire comme une désaxée, succomber à des actes de violence et de sadisme. Céder constamment à l'incertitude et la panique... Des traits comportementaux que nous possédions tous et dont la seule différence entre chacun se remarquait par notre capacité à les maîtriser. Ma seule faille dans cette maîtrise, c'est que j'en suis arrivé à me demander pourquoi fallait-il tellement qu'on les maîtrise ? Parce que le conscient collectif d'une société l'avait décidé ? Car il était normal que nous nous conduisions de façon civilisée ? Mais être civilisé ne se limitait-il pas justement à la définition que nous lui donnions ? Si cette maîtrise n'était en réalité qu'une simple mascarade pour ne pas faire face à l'horreur qui régnait en chacun de nous ? Comment savoir ? A partir de l'instant où le doute vous empare, vous sombrez déjà...

    Ces interrogations m'accablèrent alors que je savourais l'eau de cette douche me rafraîchissant. Combien de temps y restais-je d'ailleurs, perdue dans mes pensées ? Cinq minutes, un quart d'heure, une demi heure ? Qu'importe après tout. Cela faisait partie de ses moments privilégiés que je pouvais me permettre et m'offrir. Des instants de bien être et de détente qui se voulaient rare et teinté d'une marque de luxe lorsque l'on se trouvait dans un lieu tel que cette île de folie. Un bienfait qui me différenciait de toutes les libertés pouvant être accordé à l'ensemble des patients. Une douche, seule... Ne pas tomber dans une salle commune, privée de solitude et d'intimité pour toute la durée de votre séjour... Quelques semaines pour certains, plusieurs mois pour d'autres... Et demeure pour le reste de votre existence en ce qui concernait certains détenus. Paradoxalement, je ne pouvais m'empêcher de penser que, malgré la possibilité que la moitié d'entre nous puissions repartir un jour, que nous serions toujours prisonniers de cette île, que l'on soit médecins ou patients. Ce n'était qu'une simple sensation, une intuition qui se voudrait peut-être fausse. Néanmoins, comment pourrais-je l'envisager autrement à partir du moment où les murs de cet endroit emprisonnent tant mes journées que mes rêves et mes nuits ?

    « Ah, docteur Woodward, je vous cherchais justement ! »

    J'avais à peine eu le temps de sortir de ma chambre que je fus accostée par l'un de mes collègues. Si, en apparence, j'étais d'un naturel neutre et stoïque, l'homme me faisant face dissimulait une sévérité agressive derrière sa petite paire de lunettes rondes. Son gabarit de camionneur n'aidait en aucune façon à me défaire de cet apriori et de cette image s'étant formée dans ma tête depuis ma première rencontre avec lui. Qui plus est, je l'avais déjà vu à l'oeuvre et je savais pertinement qu'il n'était pas le genre de médecin qui permettrait au patient d'aller mieux ou de s'en sortir. Si se conduire brutalement avec un fou était la solution, cela se saurait depuis le temps. Mais, visiblement, il ne l'avait toujours pas compris. Cependant, sous un merveilleux voile d'hypocrisie, je le regardais sans laisser mon ressenti prendre le dessus.

    « Que se passe-t-il docteur Steevens ? »
    « Il s'agit de Parker Jenkins. On a du la mettre en isolement. »

    Lorsqu'il prononça le prénom de Parker et qu'il mentionna 'isolement', mon sang ne fit qu'un tour. Mon coeur rata plusieurs battements subitement et je tentai de dissimuler cela sous un soupir désabusé se mélant à la gestuelle de ma main venant se frotter sur mon front. En réalité, je craignais déjà de ce que Steevens avait pu lui faire, surtout sa réputation lorsqu'il plaçait quelqu'un en isolement.

    « Et je peux savoir pourquoi cette fois-ci ? »
    « La même raison que la semaine dernière. Elle a parlé avec une autre malade durant toute la nuit. Cette dernière en a tenté de se suicider en se charcutant les veines. »
    « Bien, je m'en occupe. Dans quelle salle l'avez-vous placé ? »
    « Salle d'isolement numéro huit. »

    Le numéro huit... Un chiffre qui me fascinait autant qu'il me troublait. Le symbole de l'infini renversé, intimant une boucle sinueuse ne trouvant aucune fin. Une courbe à l'image de notre existence, de notre évolution et de notre esprit. Avancer, aller de l'avant, se métamorphoser pour toujours en revenir à un point de départ se différenciant lui-même au fil des jours. Marcher, courir ou encore fuir sans jamais ne trouver d'issue quelconque.

    Je traversai l'ensemble des couloirs du bâtiment A. Plusieurs patientes m'ignorèrent alors que d'autres posèrent leur regard sur ma blouse blanche, le tailleur noir s'y dissimulant dessous et le bloc note, auquel se joignait un magnétophone, que je tenais fermement dans l'une de mes mains. L'une ou l'autre me crièrent dessus, me balancèrent des insultes et autres insanités. Je ne les regardais pas, je les ignorais. Tant parce que cela était préférable que parce que mon esprit était déjà plongé dans des pensées que je ne maîtrisais aucunement. J'étais dans le doute, dans le trouble, une fois de plus. Cet état se manifestait chaque fois que je me rendais sur les lieux d'une énième conversation entre Parker et moi. Je me sentais nerveuse à l'idée de la voir tout en sentant que l'ensemble de mon corps et de mon être ne désirèrent que ça. Ma raison s'entrechoquait dans un combat épique avec mes désirs et mes pulsions. Une conscience face à l'inconscience... Une réalité face à une chimère... Une retenue contre un interdit... Mais pourquoi fallait-il que l'interdit soit si envoutant et, ce, aussi redoutable soit-il ? Quelle qu'en soit la raison donner, je ne comprenais pas, dans l'absolu, pourquoi l'être humain était conditionné à devenir fou de désir et de besoin face à ce qu'il ne pouvait et ne devais pas posséder.

    Je m'arrêtai face à la porte de la salle d'isolement. Je savais ce que j'allais trouver derrière. Une table, deux chaises et Parker assise sur l'une d'elle, ou debout dans l'un des recoins de la pièce attendant impatiemment mon arrivée pour ce qui lui serait certainement un nouveau jeu. La simplicité n'existait pas avec elle. Comme bon nombre de sociopathe, on entrait dans le jeu de l'esprit le plus fort, le plus malin et le plus manipulateur. A la seule différence prêt qu'elle était la plus douée que je n'ai jamais rencontré en cette matière. Un constat qui était loin de facilité cette bataille que je me livrais contre moi-même pour faire taire cette réalité qui sommeillait en moi. A nouveau, j'eus la faiblesse de me laisser porter par trois cachets que j'avalai avant de grimacer légèrement. Je poussai un souffle, cacha ma nervosité par un geste destiné à replacer mes cheveux et, enfin, j'ouvris la porte.

    « Bonjour Parker ! »

    Lançais-je poliment en essayant de ne pas la regarder directement, laissant simplement mon regard se concentrer sur cette porte que je refermais. Première erreur et je le savais... Il ne fallait jamais fuir le regard d'un patient, sans quoi, vous lui donniez un avantage dés le début... Bien qu'en réalité, peut-être avais-je envie de lui laisser un avantage... Pour mieux la tromper ou mieux me laisser mettre à nue par ses mots ?
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